La justice algérienne a confirmé dimanche la détention provisoire de El Kadi dans le cadre d’une enquête pour collecte illégale de fonds et atteinte présumée à la sûreté de l’Etat, a indiqué lundi sa défense.
«La détention injustifiée d’El Kadi est un nouvel exemple de la campagne impitoyable menée par les autorités algériennes pour faire taire les voix dissidentes par le biais de la détention arbitraire et de la fermeture des médias», a affirmé dans un communiqué Amnesty, une ONG de défense des droits humains basée à Londres.
El Kadi, directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, a été placé en détention provisoire le 29 décembre, après quatre jours de garde à vue.
Il est soupçonné «d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat et sa stabilité», selon la Cour d’Alger.
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Au lendemain de son interpellation, le siège de l’agence Interface Médias, qui édite Radio M et Maghreb Emergent, a été mis sous scellés et le matériel saisi, d’après ces médias.
«Ihsane El Kadi, accusé de fausses infractions liées à la sécurité de l’Etat, doit être libéré immédiatement et ses médias Radio M Maghreb Emergent doivent être autorisés à rouvrir leurs portes», a ajouté Amnesty.
La semaine dernière, 16 patrons de presse de divers pays, dont le prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, réunis par Reporters sans frontières (RSF), ont appelé aussi à sa libération et à lever les entraves «inadmissibles» visant ses médias.
L’Algérie figure à la 134e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.