Cameroun: à l’approche de la présidentielle, des voix s’élèvent contre les restrictions à la liberté d’expression

Le 18/08/2024 à 15h52

VidéoA un an de l’élection présidentielle, des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme des restrictions à la liberté d’expression par le gouvernement.

Il y a environ un mois, le préfet du département du Mfoundi avait signé un arrêté menaçant d’interdiction de séjour dans la ville de Yaoundé, toute personne qui appelle au soulèvement contre les institutions de la République, outrage ces institutions ou celui qui les incarne par tout moyen de communication.

Plus récemment encore, le Conseil National de la Communication (Cnc) sanctionnait certains organes de presse et leurs journalistes pour non-respect de l’éthique et de la déontologie professionnelles. Il s’agissait en majorité de journalistes spécialisés dans les questions politiques et de gouvernance. Ces sanctions allaient de l’avertissement à l’interdiction d’exercer la profession de journaliste pendant une période de trois à six mois.

Des actes que de nombreux leaders d’opinions jugent suffisamment graves pour le Cameroun qui a ratifié plusieurs conventions internationales dans le cadre de la promotion des valeurs de démocratie. Pour Cyrille Rolande Bechon, directrice exécutive de l’organisation non gouvernementale Nouveau Droits de l’Homme, il est évident que les autorités de Yaoundé font entorse aux libertés individuelles et à la liberté d’expression.

Toute chose qu’il faut déplorer lorsqu’on connait de graves conséquences que les Etats courent en opprimant le peuple. Cyrille Rolande cite des grands soulèvements des populations qui entrainent généralement la chute des régimes et ses conséquences sur le développement des nations.

Pour Albertine Bitjaga, journaliste et présentatrice des émissions politiques dans une chaine de télévision locale, ces restrictions l’empêchent de bien exercer sa profession parce qu’il devient difficile de modérer ses débats par des questions pertinentes.

Les autorités, elles, sont dans la logique de préserver la paix et cohésion sociale avant, pendant et après la présidentielle de 2025. Pour cela, il y a lieu de prévenir les troubles à l’ordre public en réduisant les appels aux soulèvements et des propos injurieux sur les plateaux de radios et de télévisions.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 18/08/2024 à 15h52