Assassinat de Martinez Zogo au Cameroun: 4 audiences dans un procès qui ne démarre toujours pas

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Le 29/05/2024 à 11h33

VidéoLe tribunal militaire de Yaoundé a rejeté la duplication du dossier judiciaire, mesure qui aurait permis à l’accusation comme à la défense d’en avoir une copie. Dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo, tous les avocats ont décidé de faire appel pour la suite de l’affaire.

Le dossier judiciaire dans l’affaire dite Martinez Zogo au Cameroun reste disponible pour toutes les parties impliquées dans ce procès. Mais il ne sera en aucun cas reproduit pour que chacune des parties puisse en avoir copie. Ainsi en a décidé le tribunal militaire de Yaoundé au cours de l’audience du 27 mai 2024.

Au cours de la même audience, ce tribunal a aussi rejeté la demande de la famille de Martinez Zogo portant sur la levée des scellés sur le corps du regretté journaliste. Le président du tribunal de Yaoundé, le lieutenant-colonel Belinga Cerlin et les membres de cette collégialité ont jugé prématurée la levée de ces scellés étant entendu que le procès n’est qu’à sa phase préliminaire.

Si le rejet de la levée des scellés sur la dépouille du journaliste d’investigation ne fait pas grand bruit à Yaoundé, tel n’est pas le cas pour la multiplication du dossier judiciaire où tous les avocats intervenant dans ce procès ont décidé d’interjeter appel auprès de la juridiction concernée.

Me Jacques Mbuny, Avocat de la défense n’a pas caché sa position. «Nous voulions que le tribunal se prononce et cela a été fait. Je puis vous rassurer que nous irons devant les juridictions les plus expérimentées pour que notre droit soit rétabli». Me Jacques Mbuny qui a ajouté que la mise à la disponibilité du dossier judiciaire aux personnes impliquées dans un procès est un droit inaliénable de la défense.

La date de la prochaine audience a été fixée au 17 juin 2024. Mais, plusieurs Camerounais s’inquiètent déjà des lenteurs observées dans cette affaire qui implique plusieurs cadres de l’armée camerounaise, des hauts gradés de la police et d’éminents hommes d’affaires du pays.

Pour rappel, le journaliste d’investigations Martinez Zogo, chef de chaîne d’une radio urbaine à Yaoundé, avait été enlevé, torturé puis assassiné en janvier 2023. Son corps sans vie avait été retrouvé en état de putréfaction avancée dans une broussaille non loin de la capitale Yaoundé.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 29/05/2024 à 11h33