Cameroun: meurtre du journaliste Martinez Zogovers, un procès pour tous les 17 inculpés

AFP or licensors

Le 02/03/2024 à 16h07

Dix-sept personnes seront jugées au Cameroun pour le meurtre du journaliste Martinez Zogo, dont l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et l’ex-patron des services secrets camerounais Maxime Léopold Eko Eko pour «complicité de torture», a appris samedi l’AFP.

L’ordonnance de renvoi, consultée samedi par l’AFP, établit «des charges suffisantes contre les inculpés» pour mettre fin à l’information judiciaire.

Un agent de la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE) est inculpé pour assassinat et deux autres pour complicité d’assassinat, dont Justin Danwe, directeur des opérations de la DGRE.

L’influent homme d’affaires camerounais Jean-Pierre Amougou Belinga, réputé proche de plusieurs ministres et hauts responsables de l’Etat, avait été arrêté peu après le meurtre à Yaoundé, soupçonné d’être impliqué.

«Il est renvoyé devant le tribunal pour un motif inventé: complicité de torture», a déclaré à l’AFP Charles Tchoungang, avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga.

Maxime Léopold Eko Eko, ex-patron de la DGRE, doit également répondre de «complicité de torture.»

La date de l’ouverture du procès n’est pas encore annoncée.

Enlevé le 17 janvier 2023 par des inconnus devant un poste de gendarmerie dans la banlieue de la capitale Yaoundé, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit «Martinez», 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. «Son corps a manifestement subi d’importants sévices», avait annoncé le gouvernement.

Après plusieurs mois d’enquête et un imbroglio sur la décision de libérer sans autre forme de procès Maxime Léopold Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga en décembre, un troisième juge d’instruction avait été nommé.

Martinez Zogo dénonçait particulièrement au micro de son émission «Embouteillage» de présumées affaires de corruption dans lesquelles il mettait régulièrement nommément en cause M. Amougou Belinga, propriétaire de nombreux groupes d’entreprises dans les domaines de la banque, des finances, de l’assurance, de l’immobilier et des médias, dont le quotidien L’Anecdote, les télévisions Vision 4 et Télésud ainsi que la radio Satellite FM, tous réputés en faveur du pouvoir.

Selon l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui assure avoir lu une copie des procès-verbaux d’audition de très hauts responsables de l’appareil de sécurité, M. Amougou Belinga a été cité pour l’enlèvement, les actes de torture et le meurtre de Martinez Zogo.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 02/03/2024 à 16h07