Cameroun: Martinez Zogo, journaliste très critique, sauvagement assassiné

Les confrères de Martinez Zozo de la Radio Amplitude FM lui rendent hommage.

Le 25/01/2023 à 10h17

VidéoLe corps sans vie du journaliste Martinez Zogo a été retrouvé dans une banlieue de la ville de Yaoundé. Des hommes cagoulés l’avaient enlevé, le 17 janvier, alors qu’il se rendait à son domicile et conduit vers une destination inconnue.

L’émotion est évidente actuellement au Cameroun suite à la découverte macabre du corps sans vie d’Arsène Salomon Mbani Zogo, plus connu dans le milieu médiatique sous le nom de Martinez Zogo. L’animateur vedette de l’émission à succès Embouteillage, diffusée à Yaoundé du lundi au vendredi sur les ondes de la radio urbaine Amplitude Fm, avait été enlevé le 17 janvier 2023 par des hommes cagoulés qui avaient aussitôt pris une direction inconnue. Six jours plus tard, son corps, en état de décomposition avancée, a été retrouvé dans une banlieue de la ville de Yaoundé. Un corps difficile à identifier à cause des multiples sévices corporels que la victime avait subis avant de rendre l’âme.

Seuls les habits et les chaussures retrouvés sur les lieux ont permis à son épouse de l’identifier. Selon les premières éléments livrés par la famille du défunt après autopsie, Martinez Zogo a été victime d’une violence indescriptible avant sa mise à mort. Sa langue et ses dix doigts ont été coupés, les ongles des orteils entièrement arrachés. Des sources concordantes ajoutent que le corps de Martinez aurait été aspergé d’acide. Ses bourreaux l’ont violé à l’aide d’un morceau de bois.

Des atrocités sataniques qui plongent tous les citoyens dans un total désarroi. La corporation des journalistes s’en remettra difficilement. Sa famille et ses amis sont inconsolables. Martinez Zogo, l’un des animateurs les plus écoutés à Yaoundé n’est plus. Il a été assassiné. L’annonce a fait l’effet d’un cauchemar, pourtant les faits sont bien réels. Et c’est naturellement que les journalistes et les leaders de la société civile exigent que justice soit rendue pour que cet autre assassinat de journalistes ne reste pas impuni.

Martinez Zogo dénonçait régulièrement les cas de favoritisme, de clientélisme, de détournements des deniers publics et de mal gouvernance dont font montre certains hauts commis de l’Etat. Il n’hésitait pas à citer les noms de ces personnalités qui bénéficiaient indument des avantages liés à leurs postes de responsabilité. Seule une enquête minutieuse pourrait identifier les véritables assassins de ce journaliste.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 25/01/2023 à 10h17