Au Niger‚ la question de la liberté d’expression est au centre des débats publics, notamment la loi sur la cybercriminalité qui porte un coup dur sur ce droit fondamental qu’est la liberté d’expression.
En 2024, le gouvernement a modifié la loi de 2019 sur la répression de la cybercriminalité qui prévoit une peine d’emprisonnement de un à trois ans et une amende de un à cinq million de fcfa pour toute personne reconnue coupable de diffamation ou d’injures par un moyen de communication électronique. En outre, il est prévu une peine de prison de deux à cinq ans et une amende de deux millions à cinq millions de fcfa, en cas de commission de diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine.
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«Il y’a des aspects limitatifs de la liberté d’expression notamment avec ce qu’on a appelé les lois liberticides, qui sont des loi limitatives de l’espace civique», explique Illiassou Boubacar, acteur de la société civile.
«Avec les quatre articles de cette loi, on ne peut pas s’exprimer librement car on peut faire des erreurs en tant que journaliste. Mais avec cette loi, on a aucune chance devant un un juge, surtout que cette loi ne prévoit aucune circonstance atténuante», alerte Soumailla Haynikoye, webactiviste et Président de l’Association Nigérienne des Web-Activistes .
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Ces craintes de voir leur marges de liberté d’expression se réduire comme peau de chagrin, acteurs de la société civile, journalistes et webactivistes demandent la révision de cette loi jugée liberticide.
«Nous demandons aux autorités compétentes de penser à assouplir cette loi» fait savoir Souleymane Hamza, journaliste, une doléance partagée Soumailla Haynikoye,«en tant que webactivistes, nous appelons les autorités à voir comment modifier ces lois aujourd’hui même».
Il faut noter par ailleurs que le Niger a enregistré des avancées significatives dans la dynamique de la promotion des droits humains. On peut énumérer entre autres, la loi sur la protection des défenseurs des droits humains, la promotion de l’accès aux soins de santé de qualité, la participation des femmes dans les instances décisionnelles pour ne citer que ceux-là.




