La justice l’avait condamné en novembre à un an de prison en première instance, mais le journaliste Khalifa Guesmi avait fait appel.
Ce reporter pour la radio Mosaïque FM -la plus écoutée de Tunisie- a été reconnu coupable d’avoir «participé à la divulgation intentionnelle d’informations relatives aux opérations d’interception, d’infiltration, de surveillance audiovisuelle ou des données qui y sont collectées», a précisé Me Rahal Jallali.
M. Guesmi a déposé un recours en cassation et est pour le moment maintenu en liberté provisoire, selon son avocat.
«C’est la plus lourde condamnation prononcée par la justice tunisienne contre un journaliste», a souligné auprès de l’AFP Amira Mohamed, vice-présidente du Snjt, le syndicat des journalistes tunisiens.
«C’est une dérive autoritaire dangereuse et une atteinte flagrante contre la liberté de la presse», a-t-elle déploré.
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Un policier, poursuivi dans la même affaire et accusé d’avoir fourni des informations au journaliste, a été condamné à 10 ans de prison en appel. Il avait été condamné à trois ans en première instance.
M. Guesmi avait été arrêté et détenu pendant une semaine en mars 2022, après la publication sur le site de Radio Mosaïque d’une information portant sur le démantèlement d’une « cellule terroriste » et l’arrestation de ses membres.
Les peines du policier et du journaliste ont été alourdies en vertu d’une loi antiterroriste.
Plusieurs ONG locales et internationales ont critiqué un «recul» des libertés en Tunisie depuis que le président Kaïs Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.
Dans son rapport publié début mai, le Snjt a alerté sur des «menaces sérieuses» pesant sur la liberté de la presse dans le pays.