Noureddine Boutar, directeur de la radio la plus écoutée en Tunisie, a été arrêté ainsi que neuf personnalités politiques lors d’un coup de filet lancé par les autorités début février.
Un mandat de dépôt a été émis lundi soir contre Boutar, selon ses avocats, qui avaient affirmé après son arrestation que son interrogatoire avait abordé la ligne éditoriale de la station.
📢#Tunisia 🇹🇳 Accused of attacking state symbols and creating tension, @RadioMosaiqueFM director Noureddine Boutar has been remanded in custody.
— RSF in English (@RSF_en) February 21, 2023
RSF denounces an inadmissible repression & calls for his immediate release https://t.co/PgkTSUPd3J
Lors d’une conférence de presse mercredi, ils ont indiqué que leur client était poursuivi pour «blanchiment d’argent et enrichissement illégal».
«Ces accusations sont infondées et n’ont aucun rapport avec un quelconque crime», a souligné Me Ayoub Ghdamssi. «Ce dossier est politique par excellence».
Selon cet avocat, Boutar est victime de représailles du pouvoir pour le programme Midi-Show «qui dérange les autorités et leur pose un problème par ses voix libres croyant à la liberté d’expression».
Tunisie – Ghedamsi : Noureddine Boutar est en train de payer la rançon du programme « Midi Show » sur Mosaïque FM https://t.co/tExdbrmdql
— Newsafricanow (@newsafricanow) February 23, 2023
Lancé en 2011, Midi-Show, programme à succès de la station qui passe en revue l’actualité politique en Tunisie, invite souvent des intervenants critiques de la politique du président Kais Saied.
On February 13, police arrested Noureddine Boutar, the director of radio station @RadioMosaiqueFM, in Tunis, and on Monday, authorities accused him of "harming the highest echelon of authority & symbols of the state," and ordered his continued detention. https://t.co/g0mhL2tIkN
— CPJ MENA (@CPJMENA) February 22, 2023
Amnesty International a estimé que la récente vague d’arrestations était «une tentative délibérée visant à étouffer la contestation, notamment les critiques à l’égard du président», et exhorté ce dernier à «mettre fin à cette chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques».
Mercredi après-midi, le secrétaire général du parti Al Joumhouri, Issam Chebbi, a été arrêté par une vingtaine de policiers en civil à Ariana, dans le Grand Tunis, a indiqué à l’AFP son frère Ahmed Néjib Chebbi, président du Front de salut national, principale coalition de l’opposition.
#Tunisia| Issuing an arrest warrant for Radio Mosaique director Noureddine Boutar on vague charges related to his journalism is appalling. Authorities must rescind it immediately, respect press freedom, end the crackdown on liberties & refrain from criminalising peaceful activity pic.twitter.com/g2km6b6TT8
— Euro-Med Monitor (@EuroMedHR) February 21, 2023
Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’opposante Chayma Issa, une responsable du FSN, a été arrêtée par des policiers en civil qui ont fouillé sa maison avant de l’emmener à la brigade de police antiterroriste de Bouchoucha à Tunis, a indiqué à l’AFP son père Hagui Issa.
Le président Saied, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs depuis juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de «terroristes» et les a accusées de conspirer «contre la sûreté de l’Etat» et de manipuler les prix des produits de base pour fomenter des tensions sociales.