«Nous sommes des journalistes et non pas des terroristes», «Ô magistrature aux ordres, remplis encore les prisons», «Liberté pour la presse tunisienne», ont notamment scandé les manifestants rassemblés devant le siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt).
A l’appel du Snjt, les manifestants ont protesté aussi contre la condamnation en appel à cinq ans de prison d’un journaliste de la radio privée Mosaïque FM, Khalifa Guesmi, pour avoir divulgué des informations sur les services de sécurité.
En vertu d’une loi antiterroriste, il a été reconnu coupable d’avoir «participé à la divulgation intentionnelle d’informations relatives aux opérations d’interception, d’infiltration, de surveillance audiovisuelle ou des données qui y sont collectées», selon son avocat.
«Il y une orientation (politique) franche et claire vers le verrouillage et la répression, qui cible les médias non soumis», a déploré lors de la manifestation le président du Snjt, Mahdi Jlassi.
«Nous lançons de nouveau un cri d’alarme contre le recul des libertés dans le pays et contre les poursuites judiciaires qui visent journalistes, avocats et syndicalistes et d’autres personnes pour des commentaires ou des articles ou même pour une chanson».
Deux étudiants tunisiens ont été détenus lundi après la publication sur les réseaux sociaux d’une chanson satirique critiquant la police et une loi réprimant la consommation de stupéfiants.
Selon M. Jlassi, une vingtaine de journalistes sont poursuivis par la justice pour leur travail.
Plusieurs ONG locales et internationales ont mis en garde mardi «contre la gravité de l’orientation répressive du pouvoir actuel».
Elles ont critiqué à plusieurs reprises un «recul» des libertés en Tunisie depuis que le président Kaïs Saied s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.