Accord de paix au Tigré: «le début d’une nouvelle ère pour l’Ethiopie», selon l’Union africaine

Le président kényan Uhuru Kenyatta (L), Redwan Hussein (2e L), représentant du gouvernement éthiopien, envoyé spécial de l'Union africaine dans la Corne de l'Afrique et ancien président nigérian Olusegun Obasanjo (2e R) et Getachew Reda (R), représentant du peuple du Tigré Front de libération (TPLF), veille à la signature d'un accord de paix lors d'une conférence de presse concernant les négociations menées par l'Union africaine pour résoudre le conflit en Éthiopie dans les bureaux du Département des relations internationales et de la coopération (DIRCO) à Pretoria le 2 novembre 2022. AFP or licensors

Le 02/11/2022 à 17h04

Le gouvernement éthiopien et les rebelles de la région du Tigré se sont accordés sur «une cessation des hostilités» dans cette région du nord de l’Ethiopie en conflit depuis deux ans, lors de pourparlers à Pretoria, a déclaré mercredi l’Union africaine (UA). Les rebelles tigréens saluent un «nouveau départ» et affirment avoir fait des «concessions».

Le gouvernement éthiopien et les rebelles de la région du Tigré se sont accordés sur «une cessation des hostilités» dans cette région du nord de l’Ethiopie en conflit depuis deux ans, lors de pourparlers à Pretoria, a déclaré mercredi l’Union africaine (UA).

«Les deux parties au conflit éthiopien ont formellement accepté de cesser les hostilités», a déclaré lors d’une conférence de presse Olusegun Obasanjo, haut représentant de l’UA pour la Corne de l’Afrique.

Redwan Hussein (G), représentant du gouvernement éthiopien, et Getachew Reda (R), représentant du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), se serrent la main à un accord de paix entre les deux parties lors d'une conférence de presse concernant les négociations menées par l'Union africaine pour résoudre le conflit en Éthiopie dans les bureaux du Département des relations internationales et de la coopération (DIRCO) à Pretoria le 2 novembre 2022.

Les chefs des deux délégations se sont serré la main après avoir signé cet accord qui prévoit aussi, selon Obasanjo, «un rétablissement de l’ordre public, des services (au Tigré), un accès sans entrave des fournitures humanitaires, la protection des civils, entre autres».

«Ce moment n’est pas la fin du processus de paix, mais son début. La mise en oeuvre de l’accord de paix signé aujourd’hui est essentiel», a-t-il averti.

Les détails des dispositions de l’accord et de sa mise en oeuvre n’ont pas été dévoilés dans l’immédiat.

Les médiateurs n’ont ainsi pas indiqué ce que prévoit le document concernant les autres acteurs du conflit, particulièrement l’armée de l’Erythrée voisine: Ennemie jurée des dirigeants tigréens, elle épaule l’armée fédérale éthiopienne au Tigré qui lui est frontalier.

Asmara n’a pas réagi dans l’immédiat.

L’armée éthiopienne reçoit aussi le soutien de troupes régulières et milices des régions de l’Amhara et de l’Afar voisines du Tigré.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a fait part mercredi soir de son engagement «fort» à appliquer l’accord de paix signé à Pretoria par son gouvernement pour mettre fin à deux ans de conflit meurtrier avec les autorités rebelles de la région du Tigré.

«Notre détermination à faire la paix reste inébranlable. Et notre engagement à coopérer à la mise en oeuvre de l’accord est tout aussi fort», déclare Abiy dans un «message de gratitude» aux médiateurs de l’Union africaine (UA), posté sur son compte Twitter.

Les rebelles ont également salué l’accord. «Afin de répondre à la souffrance de notre peuple, nous avons fait des concessions car nous devons établir la confiance», a déclaré le chef de la délégation rebelle, Getachew Reda.

Affirmant sa volonté de «mettre en œuvre l’accord et dans les meilleurs délais», il a souligné «la volonté des deux parties de laisser le passé derrière elles pour tracer un nouveau chemin vers la paix».

Rebelles tigréens et armée fédérale - appuyée par les forces des régions voisines et de l’armée de l’Érythrée, pays frontalier du Tigré - s’affrontent depuis novembre 2020.

Après cinq mois de trêve, les combats ont repris en août. Les forces éthiopiennes et érythréennes ont récemment annoncé s’être emparées de plusieurs villes de la région.

Le conflit a été jalonné d’exactions sur les civils, selon Amnesty International.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 02/11/2022 à 17h04