Afrique du Sud: 17 000 policiers et l’armée déployés pour sécuriser les élections

L'armée et la police déployées dans le KwaZulu-Natal pour prévenir les violences électorales en Afrique du Sud.

Le 26/05/2024 à 08h04

Pour faire face aux risques de troubles sociaux et de violences électorales, les autorités sud-africaines ont décidé de déployer massivement les forces de sécurité dans tout le pays, avec un accent particulier sur la province du KwaZulu-Natal.

Les Forces de défense sud-africaines (SANDF) et un renfort de 17.000 policiers seront déployés dans la province du KwaZulu-Natal (est), fief de l’ex-président Jacob Zuma, pour atténuer le risque de violences durant les élections générales qui se tiendront mercredi prochain, a indiqué samedi le Service de police (SAPS).

Suite aux avertissements des sociétés de sécurité concernant d’éventuels troubles sociaux pendant la période électorale, le personnel de sécurité sera visible dans chaque bureau de vote, avec des déploiements accrus dans les zones sensibles, telles que les districts d’Amajuba, d’Uthukela et de Zululand, a déclaré le commissaire adjoint de la police provinciale, Phumelele Makhoba.

Les inquiétudes concernant des émeutes violentes dans le KwaZulu-Natal ont refait surface après la récente décision de la Cour constitutionnelle d’interdire au leader du parti uMkhonto weSizwe (MK), Jacob Zuma, de prendre part au scrutin en raison de la peine de 15 mois de prison qu’il avait écopée pour outrage à la justice.

Son incarcération en 2021 avait suscité une vague de protestations qui se sont rapidement transformées en violences et pillages qui ont secoué l’Afrique du Sud pendant plus d’une semaine. De grandes villes comme Johannesburg, Durban et Pietermaritzburg ont été ravagées par des violences et des actes criminels sans précédent qui ont pris racine dans la province du KwaZulu-Natal, puis se sont étendues vers d’autres régions du pays, notamment Gauteng, considérée comme la province la plus peuplée.

«Pour lutter contre les violences potentielles lors du jour des élections, une démarche proactive a été adoptée en impliquant les éléments de police, l’armée, les sociétés de sécurité privées et les services de renseignement criminel», a souligné M. Makhoba.

Des analystes sud-africains ont récemment mis en garde que le pays est confronté à un risque de violences et de troubles sociaux avant, pendant et après les élections générales, en raison des tensions alimentées par une rhétorique agressive de certains dirigeants politiques.

L’économiste en chef d’Efficient Group, Dawie Roodt, a souligné que «c’est une période dangereuse pour l’Afrique du Sud alors que la possibilité d’émeutes violentes suscite de vives préoccupations», notant que la précarité sociale dans le pays présente un terreau fertile pour le déclenchement des troubles sociaux.

Pour sa part, Gareth Newham, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) de Pretoria, a relevé que puisque les résultats des élections générales sont susceptibles d’être très serrés, la période post-électorale est également préoccupante.

Quant au chercheur Justin Visage, il a rappelé que l’Afrique du Sud a l’un des niveaux de protestation sociale les plus élevés dans le monde, exacerbés par les inégalités sociales profondément enracinées dans le pays.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 26/05/2024 à 08h04