Le mécontentement croissant des Sud-africains face aux multiples crises que vit leur pays et l’émergence du parti Umkhonto We Sizwe (MK), créé en décembre 2023 par l’ancien Président Jacob Zuma, sont les principaux facteurs qui ont contribué à la détérioration de la cote de popularité du parti historique, a souligné Ipsos. Il a précisé que le soutien au principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA) est resté stable à 21,9%, alors que les Combattants de la liberté économiques (EFF extrême gauche) sont les plus grands perdants avec 11,5% des intentions de vote.
«Trois décennies après les premières élections démocratiques, les Sud-Africains sont à nouveau confrontés à un moment charnière. L’incertitude et l’appréhension entourant l’issue et les conséquences potentielles des élections de 2024 font écho aux sentiments ressentis par la nation le 27 avril 1994», a déclaré la directrice d’Ipsos pour l’Afrique subsaharienne, Mari Harris.
Soulignant que plus d’un tiers des électeurs sud-africains inscrits affirment qu’aucun parti politique ne représente réellement leurs opinions, elle a noté que seuls 23% d’entre eux estiment que le pays va dans la bonne direction, tandis que les deux tiers (66%) pensent qu’il est sur la mauvaise voie.
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Par ailleurs, Mme Harris a signalé que les problèmes de l’ANC sont structurels et très profonds, ce qui est montré par leur campagne électorale plus faible que les scrutins antérieurs, notamment dans certaines régions comme le KwaZulu-Natal, bastion du parti MK de Zuma.
Plusieurs sondages réalisés récemment ont montré que la cote de popularité de l’ANC est en chute libre. Dans une enquête antérieure, le baromètre d’Ipsos avait souligné que le soutien au parti de Nelson Mandela devrait passer en dessous de 50% pour la première fois, avec 43% des électeurs inscrits, alors que la Fondation de la recherche sociale (SRF) a estimé que la popularité de la formation politique s’est établie à 45%.
Pour sa part, l’Institut pour la justice et la réconciliation (IJR) a révélé que le soutien des électeurs à l’ANC a chuté à 37%, précisant que la confiance des Sud-africains dans les dirigeants politiques et les institutions publiques n’a jamais été aussi faible.
Les sondages pointent du doigt la crise de l’électricité, le coût de la vie, le chômage endémique et la corruption comme étant les facteurs les plus importants qui jettent une ombre sur les chances du parti historique du pays de conserver le pouvoir.