Hanté par ce scénario cauchemardesque, conforté par la baisse continue du soutien au parti au pouvoir, le gouvernement s’est empressé d’inciter les citoyens, particulièrement les jeunes, à s’inscrire sur les listes électorales afin de lutter contre l’abstention lors des prochaines élections.
C’est dire que la crainte d’un fort taux de boycott hante toujours la Commission électorale indépendante, qui a exhorté les 14 millions de jeunes non encore inscrits sur les listes électorales à le faire : «Il est temps d’agir», note-elle. Lors des premières élections tenues en 1994, le taux de participation était de 84%, mais, au fil du temps, ce taux a chuté à 49 % lors du dernier scrutin en 2019.
A l’approche de ce rendez-vous électoral tant attendu, les partis politiques affûtent déjà leurs armes et déploient des stratégies d’alliances pour gagner la confiance des électeurs et contrecarrer les plans de l’ANC de se maintenir au pouvoir qu’il a conquis depuis trois décennies déjà.
Les voix des tribus minoritaires retiennent l’attention des partisDès lors, les tribus minoritaires seront probablement au centre de l’attention de certains partis politiques alors qu’ils tentent de recueillir des voix avant cette échéance électorale décisive pour l’avenir du pays.
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Dans les tribus San Platfontein, qui vivent dans une région aride bordant l’Océan Atlantique à quelques km de la ville du Cap, des représentants de partis politiques tentaient de séduire des électeurs potentiels dans une école locale qui servait de point d’inscription des électeurs. Certains membres de la communauté semblent être indifférents aux appels lancés par des politiciens. Ils se détendaient à l’ombre des arbres épineux et vaquaient à leurs tâches quotidiennes.
«Le peuple San de Platfontein espère que lors des prochaines élections, le ou les partis au pouvoir tiendront les promesses électorales qu’ils font chaque fois que les scrutins arrivent», a confié à la MAP Mouyo Sibia, un responsable de la communauté.
Les deux tribus Xun et Khwe, originaires du Nord de la Namibie et du Sud de l’Angola, faisaient partie des troupes des forces portugaises spécialisées en Angola qui ont rejoint les Forces de défense sud-africaines de l’époque en tant que traqueurs dans la guerre frontalière. Après 1994, ils ont d’abord été transférés à Schmidt’s Drift, puis à Platfontein.
Souvent considérées comme des oubliées, elles vivent elles-mêmes dans des conditions difficiles, avec le chômage, les défis de la toxicomanie et un manque de prestations de services.
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Même le Roi Antonio Sabao de la communauté Xun était découragé par les conditions de vie de la communauté, notamment en matière d’assainissement, déplorant le fait que les gens n’avaient pas de travail et ne pouvaient pas subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Les Sud-africains divisés sur la participation ou non aux électionsLoin de Platfontein et le long de la bande maritime de Langebaan, les jeunes étaient rares dans les centres d’enregistrement de la Commission électorale indépendante, à l’occasion du week-end national d’inscription des électeurs. Les résidents avaient des opinions différentes sur ce que les élections générales de 2024 signifieraient pour eux.
Alors que certains sont ravis de participer aux prochaines élections avec l’espoir de voir de nouveaux dirigeants, d’autres affichent leur scepticisme et n’entrevoient aucun changement à l’horizon. «La jeunesse sud-africaine a le pouvoir de faire avancer le pays si elle se rend aux urnes», a déclaré Inocent lahlangou, berger de son état. De son côté, Senzo Sham, un étudiant, a confié qu’il ne s’inscrirait pas sur les listes électorales parce qu’il ne croit pas que voter apportera un changement. «Avant les élections, ils font des promesses et ensuite rien ne se passe, donc ça n’en vaut pas la peine», a-t-il lancé avec soupir.
De l’avis de nombreux analystes, l’apathie des électeurs lors des prochaines élections serait une occasion manquée pour le changement, en abandonnant l’ancienne génération de politiciens au pouvoir. Ils estiment donc que les jeunes électeurs se doivent de s’inscrire pour voter en grand nombre, afin d’inspirer l’émergence d’une nouvelle direction politique capable de relever les nombreux défis auxquels l’Afrique du Sud est actuellement confrontée, particulièrement un taux de chômage record (34%), une criminalité rampante et des délestages électriques récurrents.
