Reconnu coupable «d’enrichissement illicite, abus de pouvoir, blanchiment de capitaux...», l’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz a vu sa peine de 5 ans de prison prononcée en première instance aggravée en appel à 15 ans. Le ministère Public avait requis une peine de 20 ans de prison ferme.
C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un ancien président est déféré devant la justice et condamné pour des faits liés à sa gouvernance.
Cette décision suscite une vive colère de la défense de l’ancien président, qui dénonce son caractère inique, choquant et annonce un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.
Maître Taleb Khiyar, avocat de la défense, dénonce «une décision choquante et imprévisible, qui intervient en dehors de tout cadre légal» et cela pour différentes raisons «nous savons qu’elle est anticonstitutionnelle, puisque l’article 93 de la Constitution prévoit que le président de la République ne peut être jugé que par la Haute Cour de Justice (HCJ). D’autre part, le Conseil Constitutionnel lui-même, que nous avions saisi, a dit de manière explicite, sans équivoque, que le président de la République ne peut être jugé que sur la base de l’article 93 de la Constitution.»
Les arguments du défendeur ne s’arrêtent pas là «Enfin, l’aggravation des chefs d’inculpation intervenue devant la Cour d’appel, ne se justifie pas, parce qu’on y a ajouté de nouvelles infractions telles que le blanchiment de capitaux, l’abus de pouvoir, le trafic d’influence... autant d’infractions qui n’avaient pas été retenues en première instance.»
Pour le chef de file des avocats de l’ancien président, «c‘est une décision inique, qui n’est pas fondée, sur les faits et en droit». Il conclut en promettent d’«introduire un pourvoi en cassation devant la Cour suprême».