«Aucune armée étrangère ne viendra combattre à notre place», a déclaré à son arrivée Choguel Kokalla Maïga qui a été accueilli par son homologue burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambela.
«Nous sommes sûrs que le terrorisme sera vaincu au Sahel. Nous allons gagner la guerre avec nos armées», a-t-il poursuivi avant de rendre hommage aux victimes, majoritairement des soldats, des récentes attaques jihadistes au Burkina Faso.
Mercredi, au moins une douzaine de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée, ont été tués lors d’une attaque perpétrée dans le nord du Burkina.
Quelque jours auparavant, 70 soldats avaient perdu la vie dans deux autres attaques dans le nord, près du Mali.
«Ce qui vous arrive aujourd’hui, c’est pour vous démoraliser. C’est pour que vous doutiez de votre armée», a estimé Maïga, car les groupes jihadistes mettent «la pression pour que vous doutiez de vous-mêmes, nous avons trouvé les mêmes choses au Mali». «Vous avez fait des choix qui ne sont pas du goût de tout le monde», a-t-il ajouté.
Lire aussi : Le Burkina propose de créer «une fédération» avec le Mali
Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, a obtenu le départ de l’ambassadeur de France et des forces spéciales françaises de la mission Sabre après avoir dénoncé mi-janvier les accords militaires qui liaient les deux pays.
Il n’exclut pas de se tourner vers la Russie, comme l’a fait le Mali qui a également chassé les forces françaises.
Maïga, qui séjourne au Burkina jusqu’à dimanche à la tête d’une délégation de plusieurs ministres, doit assister samedi à la cérémonie d’ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), dont le Mali est le pays invité d’honneur.
Le Burkina, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
Au total, depuis 2015, les violences ont fait plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.