Le président égyptien, Abdel Fettah Al-Sissi, a convié au Caire tous les dirigeants des pays entourant le Soudan à une rencontre pour débattre des voies et moyens pour mettre fin à la guerre qui fait rage dans ce pays. A cette occasion, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, s’est rendu en Egypte, en dépit du différend opposant les deux pays autour du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).
Cette rencontre a également été l’occasion pour les dirigeants égyptien et éthiopien de discuter et d’essayer d’accorder leurs violons afin de trouver une solution durable au différend qui les opposent sur le barrage éthiopien. Ainsi, selon une déclaration conjointe publiée à l’issue d’une rencontre ce jeudi 13 juillet entre les deux hommes, l’Egypte et le Soudan ont convenu de parvenir à un accord final sur le barrage dans un délai de 4 mois.
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Les deux pays ont décidé, d’abord, d’engager des négociations accélérées pour finaliser l’accord sur le remplissage du GERD et les règles de ses opérations. Ensuite, concernant le quatrième remplissage du barrage durant l’année hydrologique 2023-2024, l’Ethiopie s’est engagée à ne pas causer de dommages significatifs à l’Egypte et au Soudan en faisant le nécessaire afin que les besoins des deux pays en eau soient bien assurés, sachant que l’Egypte dépend du Nil pour environ 97% de ses besoins en eau et invoque un droit historique sur le fleuve.
Par ailleurs, les deux dirigeants ont réitéré leur volonté mutuelle de renforcer les relations bilatérales, politiques, économiques et culturelles afin de contribuer à la prospérité, la stabilité, la paix et la sécurité des deux pays et de la région.
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Rappelons que le différend entre Le Caire et Addis-Abeba repose sur le calendrier du remplissage du réservoir du barrage de la Renaissance de 74 milliards de mètres cubes que l’Ethiopie souhaite réaliser le plus rapidement possible afin de pouvoir faire tourner les turbines produisant de l’électricité en plein régime.
L’Egypte et le Soudan, dans une moindre mesure, craignent que l’accélération du remplissage du réservoir du barrage ne se traduise par une baisse du débit du Nil, sachant que plus de 80% des eaux du Nil qui traversent l’Egypte proviennent du Nil bleu qui prend naissance en Ethiopie et sur lequel est construit le barrage. «Le 4e remplissage du GERD approche. Les trois premiers remplissages n’ont pas nui aux pays riverains (du fleuve) en aval. Les autres remplissages ne seront pas différents», avait expliqué, en juin dernier, Demeke Mekonnen, vice-Premier ministre de l’Ethiopie.