«Une 3ème fois, le professeur Joël Aïvo passe le 18 juillet, jour de son anniversaire, derrière les barreaux en tant que prisonnier, otage d’un système d’exclusion», a déploré l’ancien chef d’Etat (1991-1996) Soglo dans un communiqué publié à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’opposant, arrêté en avril 2021.
«J’avais espéré que cette tragédie prenne fin le plus rapidement possible en me fondant sur les assurances qui m’ont été données au plus haut sommet de l’État», a poursuivi l’ancien président dans sa déclaration datée de Paris.
Joël Aïvo, professeur agrégé de droit et farouche opposant au président béninois Patrice Talon avait été arrêté le 15 avril au lendemain de l’annonce de la réélection de ce dernier avec plus de 86% des voix, puis avait été mis en examen et incarcéré.
Candidat annoncé à la présidentielle de 2021, il avait été condamné en décembre de cette année-là à dix ans de prison. L’universitaire avait rejeté les accusations de «complot contre l’autorité de l’Etat» et «blanchiment de capitaux» portées contre lui.
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L’ancien président a également dénoncé la «situation carcérale abjecte» de M. Aïvo.
Pour M. Soglo, il n’est pas question «d’abdiquer face à l’intransigeance du totalitarisme et de la dérive autocratique (...) car sa place n’est pas derrière les barreaux».
Il appelle à poursuivre les efforts pour sa libération et celle des autres détenus politiques dont l’ancienne ministre de la Justice Reckya Madougou, également condamnée en décembre 2021 à 20 de prison pour «complicité d’actes terroristes», une accusation qu’elle a nié.
Depuis sa première élection en 2016, le président Talon a lancé des réformes politiques et économiques tous azimuts en vue d’engager son pays dans la voie du développement. Mais cette modernisation s’est aussi accompagnée d’un important recul démocratique, selon l’opposition.
Si celle-ci a fait son grand retour au Parlement après quatre ans d’absence à l’issue des élections législatives de janvier dernier, les principales figures de l’opposition béninoise sont aujourd’hui soit en prison, soit en exil.