Des innovations majeures apportées à la nouvelle charte: prolongation de la durée de la Transition de 5 ans, éligibilité aux élections présidentielle, législatives et municipales du chef de l’État, du Premier ministre et du président de l’Assemblée législative, création du KORAG chargé de définir, de suivre et de contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du pays, suppression au Parlement des quotas affectés aux représentants de l’ex-Assemblée législative de Transition), de l’ex-chef de file de l’opposition et de l’ex-opposition non affiliée.
La charte prévoit également que le capitaine Ibrahim Traoré exerce désormais les fonctions de président du Faso, chef de l’État, chef suprême des Forces armées nationales et fixe à 12 les représentants des partis politiques, toutes tendances confondues à l’Assemblée législative de transition (ALT).
Lire aussi : Burkina Faso: le régime de transition militaire prolongé pour cinq années supplémentaires
Les partisans du pouvoir ont jugé satisfaisante leur participation aux débats. «Cinq ans, c’est bien, et en plus, le président peut se représenter aux élections tout en étant militaire. C’est une très grande joie pour nous. On n’en demandait pas mieux», se réjouit Asseta Salogo, soutien du capitaine Ibrahim Traoré.
Comme Asseta, la Coordination des organisations de la veille citoyenne avait aussi des attentes de ces Assises. La prise en compte de la durée de la transition est pour ses membres une victoire d’étape. «Nous avons espoir que les cinq ans vont suffire pour qu’il puisse atteindre un niveau raisonnable dans la lutte contre l’insécurité et entamer le processus de développement tout comme les réformes profondes souhaitées», Boukary Ouédraogo, membre de la coordination.
Lire aussi : Burkina Faso: début d’assises nationales pour décider de la suite de la transition
Les partis politiques, dont les activités ont été suspendues en septembre 2022, ont boycotté ces Assises qui ont pris fin le weekend dernier. Certaines personnalités politiques, à l’instar du Pr Abdoulaye Soma, y sont allées pour, disent-elles profiter d’une occasion unique de discuter des problèmes qui se posent à la nation burkinabè.
«On peut critiquer les modalités d’organisation de ces Assises. L’essentiel, c’est que l’on peut discuter des questions concernant notre nation et des solutions qu’il faut trouver à ces problèmes», a déclaré le Pr Abdoulaye Soma, membre de la délégation de l’Opposition non-affiliée (ONA).
Plusieurs recommandations issues de ces Assises ont été portées aux autorités. L’assurance a été donnée qu’elles seront examinées avec beaucoup d’intérêt.