Le groupe armé M23, soutenu par des forces rwandaises, s’est emparé ces dernières semaines de Goma et Bukavu, capitales provinciales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l’Est de la RDC, après avoir conquis ces dernières années de vastes pans de cette région riche en ressources naturelles.
Le groupe armé continue depuis sans entrave sa progression dans plusieurs directions, les combats se rapprochant notamment du Burundi, dont l’armée est engagée dans le conflit aux côtés des troupes congolaises.
«Le 21 février 2025, le Département d’Etat a ordonné le départ des familles et autorisé le départ des personnels gouvernementaux non-essentiels de la mission au Burundi», écrit samedi dans un communiqué l’ambassade américaine à Bujumbura, capitale économique burundaise proche de la frontière.
«L’ambassade américaine à Bujumbura va rester ouverte et continuer à fournir les services consulaires d’urgence», poursuit le texte.
La mission américaine justifie cette décision par «les risques dans le pays», citant notamment les provinces frontalières de Cibitoke et de Bubanza, où ont fui de nombreuses familles congolaises.
Le Burundi connaît un afflux de réfugiés inédit depuis 25 ans, quelque 42.000 personnes, en majorité des femmes et des enfants venant de l’Est congolais y ayant trouvé refuge ces deux dernières semaines, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR).
Le Burundi, qui a déployé depuis 2023 plus de 10.000 soldats en soutien à l’armée congolaise, a commencé à retirer des troupes face à l’avancée du M23 et de ses alliés, ont affirmé cette semaine des sources à l’AFP, malgré les démentis officiels.
Vendredi, le M23 se rapprochait d’Uvira, ville congolaise à la pointe nord-ouest du lac Tanganyika, face à Bujumbura. Joints cette semaine par l’AFP, des habitants ont décrit un «chaos».
Le même jour, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné pour la première fois directement le Rwanda pour son soutien au M23 qui continue son avancée dans l’Est de la RDC, face à une armée congolaise en déroute.
Quelques heures plus tard, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a appelé à un «cessez-le-feu immédiat» lors d’appel téléphonique avec le président kényan William Ruto.