Cameroun: faut-il un président à la fleur de l’âge? Le débat qui fait rage

Yaoundé, la capitale du Cameroun.

Le 24/05/2025 à 14h44

VidéoÀ 94 ans, Paul Biya se succèdera-t-il à lui-même à la tête de l’Etat ou sera-t-il remplacé par un plus jeune candidat lors de la présidentielle d’octobre prochain? À Yaoundé, les opinions n’ont pas d’âge.

Le mandat présidentiel au Cameroun a une durée de sept ans renouvelable plusieurs fois. Quant à l’âge d’un candidat à une élection présidentielle, la Constitution donne la latitude à tout Camerounais âgé d’au moins 35 ans, de présenter sa candidature à la seule condition qu’il jouisse de ses droits civiques et politiques et remplisse les conditions d’éligibilité prévues par la loi.

Ces conditions peuvent inclure l’appartenance à un parti politique ayant des élus ou la réunion de parrainages d’élus.

Des dispositions que certains citoyens appellent à modifier comme Aimé Bertrand, un promoteur culturel rencontré au quartier Messassi à Yaoundé. «Nous devons copier les bons exemples. Tous les grands pays au monde ont limité les mandats de leurs dirigeants et je trouve que c’est normal. Il est inimaginable qu’une seule personne passe 30 à 40 ans au pouvoir. Il faut de l’alternance, sinon, nous serons éternellement plongés dans le sous-développement. L’Afrique doit changer», a-t-il lancé avant d’ajouter que: «même l’âge d’un candidat à une élection présidentielle doit être revu. Le président ne doit pas avoir pus de 70 ans», a-t-il conclu. Des propos que soutiennent plusieurs autres jeunes.

D’autres citoyens par contre, estiment que ce débat n’a pas lieu au Cameroun tant il est vrai que le président actuel dirige le pays avec tact malgré son âge avancé, 94 ans, et sa mobilité réduite.

Jacques Béyégué est un opérateur économique qui soutient cette idée «Le problème au Cameroun n’est pas l’âge du président de la République. Il s’agit tout simplement d’une prise de conscience collective pour développer notre pays. Je ne crois pas que c’est le Président qui demande aux fonctionnaires ou à ses collaborateurs de piller les caisses de l’Etat. Nous devons tous lutter contre la corruption et l’incivisme pour le bien-être de tous. Que nous ayons un centenaire ou un jeune à la tête du pays, rien ne va changer si nos mentalités ne changent pas», a-t-il déclaré.

Il n’y a pas de doute que ce sujet et bien autres reviendront avec beaucoup d’intensité durant la campagne électorale à venir.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 24/05/2025 à 14h44