Le contexte est suffisamment tendu à Yaoundé et les analystes politiques craignent le pire si rien n’est fait. Nombre de ces leaders d’opinions s’appuient sur les conflits, à peine voilés, entre les hauts dignitaires du régime qui se battent par personnes interposées. La plaie la plus béante est la contestation par certains membres du gouvernement des hautes instructions du Chef de l’Etat sur la quasi-totalité des décisions venant de la présidence de la république.
En effet, les contestataires soupçonnent le ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence de la république d’user malicieusement et abusivement de la délégation de signature que lui été octroyée par le Président de la République, pour influencer le cours normal de la gouvernance.
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Les analystes politiques ont tôt fait d’observer que la crise qui secoue en ce moment la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) et le ministère des Sports et de l’éducation physique est tout simplement l’expression de ces conflits au sommet de l’Etat, pareil pour l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.
Pour Dr Paul Stéphane Menounga, politologue et enseignant d’université, il s’agit bel et bien des batailles de succession: «Le Président Paul Biya a fabriqué plusieurs générations de successeurs. Et chaque potentiel successeur a amassé de très grosses sommes d’argent et sont capables aujourd’hui de financer la rébellion. Au moment où nous nous trouvons, personne ne veut laisser l’avantage à l’autre».
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«Le Cameroun est actuellement à l’image d’une femme enceinte à terme qui n’attend que le jour de l’accouchement», a-t-il conclu. L’ambiance est bien morose entre les hommes politiques tant du parti au pouvoir que de l’opposition à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle. Pour l’heure, personne ne sait si Paul Biya, âgé de 92 ans sera candidat à sa propre succession.