Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) a été fondé le 24 mars 1985 à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest du Cameroun. Le RDPC a succédé à l’Union Nationale Camerounaise (UNC) du premier président de la République du Cameroun, Amadou Babatoura Ahidjo.
Ce remplacement a été officialisé pour mettre un terme au climat politique devenu délétère entre Amadou Ahidjo et son successeur à la tête de l’État. Selon certaines sources, le premier président de la République, malgré sa démission volontaire, le 4 novembre 1982, souhaitait conserver le contrôle de son parti politique, car à cette époque, la constitution du pays exigeait du président du parti au pouvoir d’être le principal dirigeant du pays, en lieu et place du chef de l’Etat.
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Cette disposition de la Constitution ne convenait pas aux intentions de Paul Biya et de son équipe. Il a donc décidé de créer son propre parti politique. Etape qui sera franchie en mars 1985, après son accession au pouvoir le 6 novembre 1982.
C’est donc le RDPC qui dirige le Cameroun depuis sa création, il y a de cela 39 ans. Son emblème est une flamme ardente sur un fond bleu. Le parti politique de Paul Biya s’engage à la recherche et la consolidation de l’unité, de l’intégrité et de l’indépendance nationales. Le parti travaille pour le développement économique du pays et la protection des libertés fondamentales des citoyens.
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Depuis sa fondation, le parti au pouvoir a toujours remporté les élections présidentielles avec des scores très élevés, à l’exception de 1992 lorsque le candidat Paul Biya n’avait obtenu que 40% des suffrages exprimés. Néanmoins, ces 40% étaient suffisants pour l’emporter face à d’autres formations politiques qui avaient montré patte blanche.
Près de quatre décennies plus tard, le RDPC continue-t-il de susciter l’intérêt ? À cette question, les militants et sympathisants du parti au pouvoir répondent par l’affirmative.
Ottou Zoalang Pierre Célestin, conseiller municipal à la commune d’arrondissement de Yaoundé II, déclare «Notre parti a su mettre en œuvre son idéologie. Nous sommes conscients de nos lacunes, mais il faut reconnaître que notre pays est régulièrement confronté à de nombreuses crises qui ne dépendent pas directement de la politique du président de la République, mais plutôt des tendances mondiales».
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D’autres n’hésitent pas à présenter le RDPC comme le parti qui a maintenu la paix dans le pays tout en réalisant de grands projets structurants.
En revanche, les partis politiques de l’opposition n’accordent aucun crédit au parti au pouvoir, le qualifiant de facilitateur des détournements de fonds publics au Cameroun et critiquant son inertie.
«Il suffit de compter le nombre de militants de ce parti actuellement incarcérés pour détournement de biens de l’État. C’est très regrettable», ironise un militant du Social Democratic Front (SDF). À travers ces déclarations, de nombreux militants des partis politiques d’opposition et certains membres de la société civile estiment que le RDPC ne pourra pas survivre après le départ de son fondateur, Paul Biya.
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Leur argument repose sur le fait que le parti au pouvoir a été conçu autour de la vision d’une seule personne. Ainsi, une fois que le président aura pris sa retraite, ce parti ne sera plus que l’ombre de lui-même. De plus, plusieurs citoyens redoutent les conflits internes qui n’ont pas manqué de secouer cette formation politique.