Il y a une trentaine d’années, le rôle de la femme dans la politique se limitait à la simple animation de meetings en interprétant des chansons folkloriques et de dresser la table au moment des cocktails. Il était rare de voir une une femme briguer un mandat électif dans une commune ou au Parlement sans avoir été cooptée au préalable par ses pairs occupant de hautes fonctions. Ces limites se nourrissaient aussi et en grande partie par certaines pratiques culturelles qui voulaient que l’émancipation de la gente féminine requiert tout d’abord l’approbation de son conjoint.
De nos jours, tout a changé ou presque. Les femmes peuvent déposer leurs candidatures et les défendre becs et ongles à n’importe quelle élection. Certaines outrepassent parfois les consignes de leurs bureaux politiques lorsqu’elles voient leurs droits bafoués. Des droits mentionnés dans le code électoral qui imposent désormais un nombre de femmes dans chaque liste constituée pour les élections législative, sénatoriale, régionale et municipale. La Journée internationale de la femme aura aussi œuvré pour cette réforme qui permet à la femme camerounaise de jouir pleinement de ses droits civils et politiques.
Le pays compte actuellement 61 députés femmes à l’Assemblée nationale sur les 180 possibles, 26 sénatrices sur 100, 24.7% des conseillers municipaux et un peu moins des conseillers régionaux. Des progrès à saluer même s’il faut décrier le nombre réduit des femmes inscrites actuellement sur les listes électorales en vue de la présidentielle d’octobre prochain, seules 40% alors que le nombre de femmes est supérieur à celui des hommes.
