Le conseil électoral de l’organe en charge des élections au Cameroun (Elecam) avait déjà rejeté le dossier de candidature de Maurice Kamto, principal opposant au régime de Paul Biya et candidat du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) à l’élection présidentielle d’octobre prochain.
La commission électorale, Elecam, a justifié son refus par la pluralité des candidatures pour un même parti. En effet, en plus de celle de Maurice Kamto, le parti Manidem avait présenté un autre candidat, ce qui est formellement interdit par le code électoral camerounais.
Faute de pouvoir interférer dans la gestion interne du parti, le Conseil constitutionnel a confirmé le rejet des deux candidatures. Cette décision a mis Maurice Kamto en difficulté, lui qui espérait diriger le Cameroun à l’issue de cette élection.
Pour de nombreux militants du parti de Maurice Kamto et de ses alliés, cette décision du Conseil constitutionnel est plus politique que juridique. «La candidature de Maurice Kamto a été rejetée pour des raisons non élucidées, mais cela ne nous surprend pas. C’est une décision qui a été planifiée depuis des lustres par les pontes», a déclaré Me Henri Kontchou, avocat au barreau du Cameroun.
Ces propos sont confortés par l’analyste politique Aristide Mono, qui estime que, quelle que soit la voie empruntée, la candidature de son camarade n’aurait pas abouti.
Pour d’autres observateurs de la scène politique du pays, Maurice Kamto avait lui-même réduit ses chances de participer à la prochaine élection présidentielle en boycottant les élections populaires de 2020 et en se laissant investir par un parti politique en proie à des conflits internes.
L’ancien président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) n’ayant plus la possibilité de briguer la présidence, il ne lui reste plus qu’à soutenir un autre candidat de l’opposition pour tenter de battre celui du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) lors de la prochaine élection.