Congo: Sassou Nguesso désigné candidat de son parti pour la présidentielle de mars 2026

Le président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, prononce un discours lors d'une réception donnée à l'hôtel Bristol à Paris le 22 mai 2025, dans le cadre de sa visite d'État. Le président congolais, Denis Sassou Nguesso, se présentera à sa réélection lors du scrutin présidentiel de mars, a annoncé son parti le 30 décembre 2025, confirmant ainsi sa candidature.. AFP or licensors

Le 31/12/2025 à 07h46

Le président Denis Sassou Nguesso, 82 ans, a été désigné mardi candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle au Congo-Brazzaville, pour un nouveau mandat, après plus de quatre décennies au pouvoir.

M. Sassou Nguesso a dirigé le Congo-Brazzaville, petit pays d’Afrique centrale riche en pétrole, sous le régime du parti unique de 1979 à 1992, avant d’être battu lors des premières élections pluralistes par Pascal Lissouba.

Il est revenu au pouvoir en 1997 à la faveur d’une guerre civile, puis a été élu en 2002 et réélu en 2009. En 2015, il a fait modifier la Constitution pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels.

Le sixième congrès ordinaire du Parti congolais du travail (PCT), tenu du 27 au 30 décembre, «a investi Denis Sassou Nguesso comme candidat à l’élection présidentielle de mars 2026», a déclaré Antoinette Kebi, deuxième rapporteur du congrès.

«Le président est élevé à l’ordre du ”Très grand camarade” du parti», a-t-elle ajouté, sous des acclamations nourries.

Le PTC est la principale formation politique de la majorité. Plus de 3.000 délégués venus de tout le pays et de la diaspora ont participé à son congrès. M. Sassou n’y était pas présent.

La présidentielle est fixée au 22 mars. Le vote des militaires est prévu cinq jours plus tôt afin de garantir l’ordre public le jour du scrutin, mesure déjà appliquée lors de précédents scrutins.

Des représentants de la société civile et de l’opposition ont critiqué dans la nuit de mardi soir la décision du PCT, réclamant une alternance au sommet de l’Etat.

La désignation du président à sa propre succession «reflète la logique d’un système verrouillé, greffé à un réseau de corruption et d’impunité», a réagi auprès de l’AFP Trésor Nzila, directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD), principale organisation de défense des droits humains au Congo.

«Nous avons besoin d’une alternance démocratique pour espérer un début de révolution», a-t-il ajouté.

Pour Clément Mierassa, dirigeant du Parti social-démocrate congolais (PSDC), «en choisissant Denis Sassou Nguesso comme candidat en 2026, le PCT veut coûte que coûte conserver le pouvoir. C’est un moment triste pour notre pays», a-t-il estimé.

En avril 2023, trois formations d’opposition, sans représentation parlementaire, ont lancé une «Alliance pour l’alternance démocratique en 2026».

«Menaces contre des opposants»

Cette plateforme regroupe notamment le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) de l’ancien président Jacques Joachim Yhomby Opango, décédé en 2020, ainsi que le Mouvement des républicains (MR) et le Parti du peuple (PAPE).

Pays d’environ six millions d’habitants, riche en pétrole et en ressources forestières mais où la majorité vit sous le seuil de pauvreté, le Congo voit ses scrutins remportés par M. Sassou Nguesso systématiquement contestés par l’opposition depuis 2002.

Deux figures de l’opposition à la présidentielle de 2016, le général Jean‑Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, restent détenues après des condamnations à vingt ans de prison pour «atteinte à la sécurité intérieure» en 2018 et 2019.

Les deux hommes avaient vivement contesté la victoire officielle de M. Sassou Nguesso, crédité cette fois-là de 60% des suffrages.

En 2025, la société civile a dénoncé des atteintes aux libertés publiques et des menaces contre des opposants, appelant les autorités à garantir un climat électoral respectueux des droits fondamentaux.

Pour le pouvoir, la candidature de Denis Sassou Nguesso est placée sous le signe de la «stabilité» et de la «continuité».

Les responsables du PCT mettent en avant l’«expérience» du président.

«Nous tenons à cette candidature pour des raisons évidentes: il est le plus expérimenté de la classe politique congolaise, il est le garant de la paix qu’il construit chaque jour dans notre pays», avait notamment déclaré le secrétaire général du PCT, Pierre Moussa à l’ouverture du congrès.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 31/12/2025 à 07h46