Côte d’Ivoire: début timide pour l’opération de révision de la liste électorale

Pas d'engouements pour les inscriptions sur les listes électorales.

Le 25/10/2024 à 14h38

VidéoLa révision de la liste électorale pour les élections présidentielles de 2025 en Côte d’Ivoire a débuté le 19 octobre dernier. Une semaine après le lancement, l’engouement attendu dans les centres d’enrôlement peine à se manifester.

Les Ivoiriens iront aux urnes pour choisir leur nouveau président en octobre prochain. À cet effet, la révision de la liste électorale en vue de la préparation de ces futures échéances a été ouverte il y a environ une semaine sur l’étendue du territoire.

Sur le terrain, les centres d’enrôlement sont loin d’être pris d’assaut. «Pour l’instant, nous ne voyons pas de longues files d’attente. Les gens ne se précipitent pas», déclare un agent recenseur dans un centre de Yopougon. Cette réalité se constate dans plusieurs autres centres des communes d’Abidjan qui restent relativement vides, accueillant à peine quelques visiteurs par jour. Les chiffres parlent d’eux-mêmes à ce stade de l’opération.

D’ailleurs, face à la presse, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) exprimait sa préoccupation face à la faible participation des citoyens à l’opération de révision de la liste électorale.

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Publiée par CEI Côte d'Ivoire sur Mardi 22 octobre 2024

«Sur les 12.000 centres d’enrôlement, 5.798 n’avaient enregistré aucun requérant jusqu’au troisième jour de l’ouverture. Les gens demandent une révision de la liste électorale sur trois mois, mais la réalité montre que les potentiels électeurs ne se bousculent pas pour s’inscrire», a déploré Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, président de la CEI.

La moyenne dans certains centres se situe entre quinze et vingt inscrits, bien loin des vagues de demandeurs espérées. Cependant, loin de se décourager, les agents recenseurs se félicitent de cette activité modeste. «Ce n’est pas une mauvaise chose. Cela nous permet de mieux gérer les inscriptions sans être débordés», explique Diomandé Vazoumana, chef d’un centre d’enrôlement.

Malgré cette situation préoccupante, le président de la CEI a indiqué que «65.876 personnes avaient été enrôlées à travers le pays, avec 75% des centres d’enrôlement actifs. Parmi celles-ci, 30.456 requérants ont sollicité des modifications de données personnelles, tandis que 35.420 sont des potentiels nouveaux électeurs».

Mais pourquoi cette lenteur au démarrage? Selon certains citoyens interrogés, il n’y a pas d’urgence. «Il reste encore plusieurs jours. Je suis déjà inscrite sur la liste donc je ne me bouscule pour aller faire la vérification, je ne suis pas pressée», affirme Aka Martine, institutrice.

Et un agent recenseur CEI, de renchérir, «je pense que la majorité des gens viendront à la dernière minute, comme lors des élections précédentes où la forte affluence n’est souvent observée que durant les derniers jours».

Malgré ce démarrage en douceur, la CEI reste optimiste. Les campagnes de sensibilisation sur la révision de la liste électorale continuent à se multiplier à travers les médias, les réseaux sociaux, à la télévision, invitant les citoyens à prendre part massivement à ce processus crucial pour le bon déroulement des élections.

Avec une clôture prévue le 10 novembre prochain, l’opération permettra à terme d’inscrire 4,5 millions de nouveaux électeurs.

Pour l’instant, la révision de la liste électorale se poursuit. L’enjeu est de taille: permettre à un maximum de citoyens de s’inscrire afin d’exercer leur droit de vote lors de l’élection présidentielle de 2025. De son côté, l’opposition réclame un rallongement de la période de révision, à un an de la prochaine présidentielle.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 25/10/2024 à 14h38