Deux candidats sont en lice pour briguer ce poste: le banquier ivoiro-français Tidjane Thiam et le maire de la commune abidjanaise de Cocody, Jean-Marc Yacé.
M. Thiam, ancien patron du Crédit Suisse, compte sur sa notoriété internationale et fait figure de favori, fort du soutien d’une cinquantaine de députés sur les 63 que compte le parti à l’Assemblée nationale.
M. Yacé aime de son côté rappeler qu’il est un élu local qui a battu campagne sur le terrain.
L’incertitude sur la tenue de ce congrès a plané jusque jeudi en fin d’après-midi.
Initialement programmé samedi 16 décembre à Abidjan, l’évènement a d’abord été suspendu à la dernière minute par la justice ivoirienne, saisie par deux militants qui dénonçaient des irrégularités dans la liste des congressistes.
La décision pointait notamment des risques de «troubles à l’ordre public» pour justifier ce report et la police s’était déployée samedi matin pour empêcher d’accéder au lieu du congrès.
Mardi, le PDCI avait reprogrammé l’évènement à vendredi, cette fois dans la capitale Yamoussoukro, assurant que la question juridique avait été «évacuée».
Mais les deux militants ont à nouveau saisi la justice, avant de finalement capituler jeudi et de retirer leur plainte, à l’issue d’une audience de plus de trois heures au tribunal d’Abidjan.
Rajeunir le parti
«Le PDCI est un parti de dialogue et de paix. La procédure est achevée par le désistement d’action. L’action est éteinte, les militants peuvent prendre la route, le congrès se tient demain!» a déclaré jeudi l’avocat du PDCI, Me Jean-Chrysostome Blessy.
Quelque 6.200 congressistes sont donc appelés à se rendre à Yamoussoukro vendredi pour élire un président qui devrait rajeunir l’image du parti.
L’ancien dirigeant du PDCI, Henri Konan Bédié, président de la Côte d’Ivoire de 1993 à 1999, est mort en août à 89 ans et n’excluait pas de se présenter en 2025.
Tidjane Thiam et Jean-Marc Yacé ont respectivement 61 et 62 ans, ce qui est considéré comme jeune pour exercer de hautes fonctions politiques en Côte d’Ivoire.
Au pouvoir sans discontinuer de 1960 à 1999, l’ancien parti unique, celui du père de l’indépendance Félix Houphouët Boigny, n’a plus accédé à la magistrature suprême depuis 24 ans lorsqu’un coup d’Etat avait chassé Henri Konan Bédié du pouvoir, un soir de Noël 1999.
Un temps allié avec Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, le PDCI a repris sa place dans l’opposition en 2018 et a boycotté la dernière présidentielle.
«Il faut qu’il y ait le moins de casse possible. Au sortir des élections nous devons être unis pour se positionner pour 2025. Nous sommes à la croisée des chemins», espérait un cadre du parti, avant le report, la semaine dernière.