La plainte, déposée mercredi au nom de onze expulsés originaires du Nigeria, du Togo, de la Gambie, du Liberia et du Mali, indique qu’ils sont détenus sans inculpation depuis leur arrivée et sans avoir un accès adéquat à un avocat.
La semaine dernière, le président ghanéen John Mahama avait annoncé un accord avec Washington pour accueillir les citoyens de pays tiers expulsés des Etats-Unis, originaires de pays d’Afrique de l’ouest. Il avait déclaré que le Ghana avait déjà reçu 14 personnes expulsées.
Le président américain Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des Etats-Unis par des «criminels venus de l’étranger».
L’expulsion de personnes vers des pays tiers - dans lesquelles elles n’ont souvent jamais vécu - est une des mesures phares contre l’immigration clandestine, avec des centaines d’expulsions déjà réalisées vers le Panama, le Salvador et le Soudan du Sud.
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Les expulsions vers le Ghana auraient débuté début septembre et continuent — bien qu’Accra ait gardé les détails secrets, notamment l’emplacement exact des expulsés, supposé être une installation militaire.
Leur avocat, Oliver Barker-Vormawor, a déclaré à l’AFP vendredi qu’il poursuivait les autorités ghanéennes pour obtenir leur libération, ainsi que pour stopper leur éventuelle expulsion vers leurs pays d’origine.
«Ils ne sont accusés d’aucune violation de la loi ghanéenne», a insisté Me Barker-Vormawor.
Ils cherchaient à obtenir l’asile aux Etats-Unis, indiquant clairement faire face à des persécutions, que ce soit en lien avec des raisons religieuses, politiques ou en raison de leur orientation sexuelle.
Les autorités d’Accra ont indiqué que les personnes expulsées pourraient rester temporairement dans le pays ou retourner chez elles.
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Elles ont ensuite affirmé que les 14 premiers expulsés étaient rentrés chez eux. En réalité, trois sont retournés dans leur pays d’origine, mais onze restent détenus au Ghana, a affirmé Me Barker-Vormawor, précisant qu’il n’avait pas encore été autorisé à leur rendre visite.
Sur les 11 restant en détention, quatre sont Nigérians, trois sont Togolais, deux sont Maliens, un est Libérien et le dernier Gambien.
Mercredi, le ministre ghanéen des affaires étrangères Okudzeto Ablakwa avait indiqué que son pays se préparait à accueillir dans les prochains jours 40 migrants supplémentaires expulsés des Etats-Unis.
Selon Me Barker-Vormawor, plusieurs sont arrivés jeudi mais il n’a pas pu en préciser le nombre.