«Aujourd’hui, en dehors du Togo qui a accepté de faire le déplacement, la Cedeao n’est malheureusement pas arrivée», a regretté Ali Mahaman Lamine Zeine lors d’une conférence de presse à Niamey, au côté du ministre des Affaires étrangères togolais Robert Dussey.
«Il y a une mauvaise foi de cette organisation et probablement des pays qui sont derrière», a-t-il ajouté, tandis que M. Dussey n’a pas pris la parole.
En décembre M. Dussey avait fait une première visite pour évoquer le contenu et la durée d’une transition au Niger, gouverné par un régime militaire depuis un coup d’Etat fin juillet.
Il devait revenir, notamment avec son homologue de la Sierra Leone, Timothy Kabba, au nom de la Cedeao.
«Le Niger, qui a été injustement frappé par des sanctions qui n’ont aucune base légale, a tout fait pour que (...) nous puissions arriver à nous comprendre. Malheureusement nous n’en sommes pas encore là», a affirmé jeudi M. Zeine.
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Depuis le coup d’Etat du 26 juillet, le Niger est frappé par de lourdes sanctions économiques de la Cedeao qui a fait de la libération du président déchu Mohamed Bazoum une condition pour les alléger.
Son fils, Salem Bazoum, qui était retenu prisonnier avec ses parents depuis le putsch a été libéré le 8 janvier, et se trouve au Togo, qui joue un rôle actif de médiateur avec le régime militaire.
Outre le Togo, d’autres pays ouest-africains ont peu à peu assoupli leur position face aux autorités nigériennes.
Le Bénin, pays côtier, a par exemple levé la suspension des importations de marchandises transitant vers le Niger et le président Patrice Talon a indiqué vouloir rétablir rapidement les relations avec son voisin sahélien.
Le régime militaire au pouvoir à Niamey a de son côté évoqué une transition de trois ans et a démarré au début de l’année des concertations régionales avant un dialogue national qui doit fixer la durée précise de cette transition.