Élection présidentielle au Tchad : fin des dépôts de candidature pour les prétendants à la magistrature suprême

Une file d'attente devant un bureau de vote installé dehors, lors de l'élection présidentielle le 10 avril 2016 à N'Djamena.

Une file d'attente devant un bureau de vote installé dehors, lors de l'élection présidentielle le 10 avril 2016 à N'Djamena.. DR

Le 17/03/2024 à 08h14

La course à la présidence tchadienne est désormais officiellement lancée. Avec 20 candidatures déposées avant la clôture des dépôts vendredi soir, dont celle du président de la transition Mahamat Idriss Déby Itno, le premier tour de l’élection présidentielle du 6 mai prochain s’annonce disputé. Reste à voir quels candidats seront validés par le Conseil constitutionnel.

Vingt personnes ont déposé leur candidature, avant la date limite de vendredi minuit, pour l’élection présidentielle au Tchad dont le premier tour aura lieu le 6 mai, a appris l’AFP samedi auprès du greffe du Conseil constitutionnel.

Le nombre de candidatures retenues sera publié par la même instance le 24 mars, soit 40 jours avant le début du scrutin.

Parmi les 20 candidats figure Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé par une junte militaire président de la transition en avril 2021 après la mort de son père Idriss Déby Itno, qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 30 ans jusqu’à ce qu’il soit mortellement blessé par des rebelles.

Le nouvel homme fort de N’Djamena avait promis de rendre le pouvoir aux civils après une transition de 18 mois et de ne pas se présenter aux élections. Mais il avait prolongé la transition de deux ans et annoncé le 2 mars sa candidature à la présidentielle sous la bannière de la coalition « Pour un Tchad uni ».

Succès Masra, l’ex-opposant nommé Premier ministre le 1er janvier, s’est aussi déclaré candidat. Le président des « Transformateurs » était revenu d’un an d’exil consécutif à la répression sanglante d’une manifestation à laquelle il avait appelé, à la faveur d’un accord de réconciliation passé avec le gouvernement.

L’opposition dénonce une « candidature prétexte » destinée à donner un semblant de pluralité à un scrutin qu’elle considère gagné d’avance par Mahamat Déby.

Le président-général avance sans rival sérieux face à une opposition dont les manifestations sont systématiquement interdites et parfois violemment réprimées.

Le 20 octobre 2022, entre une centaine et plus de 300 personnes, selon l’opposition et les ONG nationales et internationales, avaient été tuées par balles par les policiers et militaires, essentiellement à N’Djamena, lors d’une manifestation pour protester contre la prolongation de deux ans au pouvoir de Mahamat Déby.

Le 28 février, Yaya Dillo Djérou, président du Parti socialiste sans frontières (PSF) et cousin de Mahamat Déby, avait été tué dans l’assaut du siège de son parti par l’armée alors qu’il était pressenti comme candidat. Un « assassinat » destiné à l’évincer du scrutin, a dénoncé l’opposition.

Trois ans jour pour jour avant sa mort, à deux mois de l’élection présidentielle de 2021 au cours de laquelle M. Dillo Djérou devait affronter Déby père, un assaut par l’armée de sa résidence et siège de son parti avait tué sa mère et l’un de ses fils.

En 2021, sur les 17 candidatures déposées, le Conseil Constitutionnel n’en avait retenu que 10. La Cour suprême avait notamment rejeté les candidatures de M. Dillo Djérou et de M. Masra, jeune étoile montante de l’opposition à l’époque, au motif, entre autre, que leurs partis n’étaient pas « légalement constitués ».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/03/2024 à 08h14