Troisième homme, l’ancien gouverneur de la banque centrale Dalitso Kabambe pourrait jouer le rôle d’arbitre, en cas de très probable second tour.
Voici un bref portrait des trois principaux candidats parmi les 17 partants.
Le sortant Chakwera
Ancien prédicateur évangélique qui affirme avoir été désigné par Dieu pour gouverner le pays, Lazarus Chakwera a vu son premier mandat éclipsé par des catastrophes climatiques et une crise économique.
À la tête du plus ancien parti du pays, le parti du Congrès du Malawi (MCP), il s’est imposé devant Peter Mutharika pour accéder au pouvoir en 2020 en remportant près de 59% des voix.
Ce scrutin faisait suite à l’annulation de l’élection de 2019, surnommée l’«élection Tippex»: les tribunaux avaient donné raison aux réclamations de l’opposition ayant relevé du correcteur liquide sur certains procès verbaux de dépouillement.
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Cinq ans auparavant, en 2014, Lazarus Chakwera avait perdu son premier duel face à lui. Cet homme de 70 ans, à l’accent du sud des Etats-Unis, est diplômé de philosophie et de théologie, étudiées au Malawi, en Afrique du Sud et aux États-Unis.
Né dans un village sans électricité ni eau courante, il est le fils d’un agriculteur de subsistance.
Pendant sa campagne, l’actuel président a appelé à la continuité pour «terminer ce que qui a été commencé» et exhorté à ne pas «freiner le progrès» de son premier mandat, au cours duquel plusieurs projets de construction de routes, d’écoles et d’hôpitaux ont été lancés.
Mutharika, l’ancien président
Leader du Parti démocrate-progressiste (DPP) et âgé de 85 ans, Peter Mutharika est un ancien professeur de droit à Washington qui a été élu président pour la première fois en 2014.
Titulaire de diplômes en droit de l’université de Londres et de Yale, il a travaillé comme expert en droit constitutionnel à l’université de Washington avant de retourner au Malawi au début des années 1990 pour aider à rédiger la première constitution démocratique du pays.
Après un nouveau séjour aux Etats-Unis, il est revenu en 2004 lorsque son frère, Bingu wa Mutharika, a été élu président. Devenu son bras droit, il a ensuite été élu au Parlement en 2009 avant de diriger plusieurs ministères.
Après la mort de Bingu, décédé d’une crise cardiaque en 2012 alors qu’il était en fonction, Peter Mutharika a été accusé d’avoir tenté de dissimuler son décès pendant deux jours dans le but de s’assurer le poste et d’empêcher le vice-président de prendre la relève.
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Il a obtenu de justesse en 2014 un premier mandat marqué par des pénuries alimentaires, des scandales de corruption et une dette nationale galopante.
Avec pour programme un «retour à un leadership éprouvé», Peter Mutharika, au surnom affectueux «Adadi» (père) chez ses partisans, a promis de relancer l’économie en difficulté, en s’attaquant notamment à la mauvaise gestion.
Kabambe en faiseur de rois
Dalitso Kabambe, 51 ans, a dirigé la banque centrale du Malawi de 2017 à 2020, avant de se lancer dans la politique au sein du DPP, puis de rejoindre le Mouvement uni de la transformation (UTM).
Il est titulaire d’un doctorat en économie du développement de l’université de Londres et a été fonctionnaire plus de deux décennies dans les services économiques du pays.
En troisième position dans les derniers sondages, loin derrière le duo de tête, il se présente comme un outsider et un technocrate capable de transformer l’économie.
Son image a été ternie par des allégations de corruption et de blanchiment d’argent lors de son mandat à la banque centrale.