Ces pays sont en première ligne pour réinventer les systèmes d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) à travers le continent. Ils sont pour l’heure neuf: Égypte, Ghana, Kenya, Maroc, Namibie, Afrique du Sud, Tunisie, Ouganda et Zambie. Ils ont en commun le fait d’être membres de la communauté WorldSkills et de mûrir l’ambition d’apporter un nouvel élan à leurs efforts en la matière.
Avec une population de 1,4 milliard d’habitants, dont 65% ont moins de 25 ans, l’Afrique a la population la plus jeune et à la croissance la plus rapide au monde. Mais c’est aussi le continent où le chômage est le plus élevé. Pour faire bouger les lignes, va être officiellement lancé dès le Samedi 17 février, lors du Sommet des chefs d’État de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, la plateforme WorldSkills Afrique avec pour mission de favoriser l’excellence des compétences.
Après des années de préparation et de collaboration, il ne reste plus que quelques jours avant le lancement de cette plateforme dédiée qui fournira aux nations africaines de quoi améliorer le développement des compétences, renforcer les capacités et réinventer les systèmes d’enseignement et de formation techniques et professionnelles (EFTP) à travers le continent. Cela promet d’être un moment important pour la communauté WorldSkills.
De nombreuses étapes importantes ont été franchies dans la préparation de ce lancement, notamment le tout premier concours régional de compétences qui a eu lieu à Kigali, au Rwanda, en 2018, démontrant la valeur de la formation professionnelle basée sur la compétition.
Mais l’idée de WorldSkills Africa a pris forme en 2019, lorsque WorldSkills International (WSI) et la Commission de l’Union africaine (CUA) ont signé un protocole d’accord pour son développement. Cet engagement a été renforcé par le renouvellement du protocole d’accord visant à mettre en œuvre WorldSkills Afrique par l’intermédiaire de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD).
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Depuis lors, la CUA, l’AUDA-NEPAD et WSI ont collaboré pour concrétiser cette intention capitale. WorldSkills Africa Swakopmund 2022 a été un terrain d’essai important. Le concours lui-même a reçu un énorme soutien, avec 16 concours de compétences et neuf pays participants. Les décideurs politiques, les organisations du secteur privé et les partenaires ont constaté par eux-mêmes le potentiel d’une organisation régionale et la manière dont elle pourrait renforcer le lien entre l’enseignement professionnel, les demandes du marché et la création d’opportunités pour les jeunes.
Favoriser la diversification industrielle
Lors de son lancement le 17 février 2024, WorldSkills Africa se concentrera sur le renforcement des systèmes d’EFTP par le biais de formations basées sur la compétition, du renforcement des capacités, du partage des meilleures pratiques, de l’analyse comparative et de l’apprentissage entre pairs. Il vise à influencer le changement au sein des gouvernements, de l’éducation et de l’industrie, afin que chacun s’aligne sur l’évolution du paysage des compétences.
Ce faisant, il espère accroître les perspectives d’employabilité des jeunes et aider les industries à se diversifier et à se développer. Chris Humphries, président de WorldSkills, déclare que la mise en place d’une organisation régionale permettra d’aider davantage de jeunes à s’épanouir grâce à leurs compétences et de stimuler le progrès économique de l’Afrique. «Le lancement officiel de WorldSkills Africa est un moment très attendu pour notre communauté de compétences. Nous attendons maintenant avec enthousiasme le 17 février», réagit-il.
Rappelons que les priorités de WorldSkills Afrique sont étayées par l’Agenda 2063 «L’Afrique que nous voulons». Ce cadre directeur pour le développement de l’Afrique comprend un objectif clair: éduquer les citoyens et se lancer dans une révolution des compétences. La plateforme sera bien placée pour aider la jeunesse africaine à développer ses compétences au rythme dont les gouvernements et les industries ont besoin.