Jean Ping est absent de la liste des 27 candidats déclarés à la présidentielle d’août au Gabon. Le principal challenger d’Ali Bongo Ondimba lors du scrutin de 2016 renonce à être de la partie en août prochain. De l’avis de nombreux observateurs, la probabilité d’une candidature unique de l’opposition, qui devrait fédérer toutes les forces hostiles à Ali Bongo Ondimba, est donc très faible.
Les leaders de l’opposition pourraient ainsi, comme par le passé, participer au prochain scrutin présidentiel en rangs dispersés. Ce qui ne manquera pas d’ouvrir un large boulevard au parti au pouvoir.
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«Dans le contexte actuel, l’opposition aura plus de mal qu’en 2016 à faire émerger une personnalité forte pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’au cours de ces dernières années, un leader charismatique ne s’est pas véritablement imposé au sein de l’opposition. La deuxième raison est qu’à l’issue de la concertation politique de février dernier, beaucoup de partis de l’opposition se sont déstructurés et ont rejoint le camp de la majorité. Et l’opposition, qui comptait sur l’ensemble de ses forces, les a stratégiquement perdues», estime Arsel Moro Ngui, politologue.
Ainsi, pour l’expert, «à défaut d’une candidature consensuelle, nous risquons davantage d’aller vers une candidature populaire qui sera portée par ce que l’on peut appeler les électeurs de l’opposition».
L’opposition gabonaise, avec ses nombreux candidats déclarés, reste en attente du verdict du Centre gabonais des élections (CGE), qui doit conformément à la loi électorale, publier la liste des prétendants retenus un mois avant le scrutin, soit le 26 juillet prochain.
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Pour rappel, le 6 juillet, Michel Stéphane Bonda, président du CGE, avait rappelé les différentes pièces constitutives du dossier de candidature à chacun des trois scrutins (présidentielle, législatives et locales).
Pour l’élection du président de la République, en particulier, l’âge d’éligibilité est fixé à 30 ans et un certificat médical attestant la bonne santé du candidat est exigé. Par ailleurs, tout candidat est désormais astreint, entre autres, au dépôt d’une déclaration des biens et d’un certificat de résidence attestant qu’il a résidé dans le pays pendant au moins six mois de chaque année sans interruption, au cours des deux dernières années. Cette nouvelle exigence a été adoptée suite aux modifications opérées dans la Constitution et à la suite de la concertation politique de février dernier.