Devant une foule venue l’acclamer ce début de semaine et sous une pluie battante au lieu-dit cité de la démocratie, le chef du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI), a finalement confirmé l’intention que la rumeur lui prêtait, celle de vouloir solliciter les suffrages de ses concitoyens pour le scrutin présidentiel du 12 avril prochain. C’est désormais chose faite, il sera candidat et avec lui une kyrielle de dossiers urgents sur la table du palais Rénovation.
«Après mûre réflexion et en réponse à vos nombreux appels, j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle», a-t-il proclamé en direction des populations presque acquises à sa cause. Mbadinga Mboumba n’était pas de ce rassemblement, mais souhaitait une candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle. «C’est un soulagement de savoir qu’il y a quelqu’un qui va penser aux Gabonais. On espère qu’il va améliorer le bien-être de tous», a déclaré le jeune éboueur, employé d’une société de nettoyage à Libreville.
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Longtemps avant sa décision, plusieurs associations de jeunes appelaient le chef de la transition à se porter candidat. C’est donc une candidature de tous les espoirs comme le rappelle Yvette, étudiante en lettres modernes à l’Université Omar Bongo. «Nous attendons du président qu’il règle définitivement le problème d’accès à l’eau potable et l’électricité dans plusieurs quartiers de Libreville. Qu’il se penche sur les maux qui affectent la jeunesse dont le chômage», a-t-elle souhaité.
Pour se conformer aux canons juridiques, Oligui Nguema se met en «disponibilité» éphémère de l’armée. Le nouveau code électoral, amendé fin janvier 2025, permet désormais aux militaires de briguer un mandat électif sous certaines conditions. Une disposition combattue par les opposants au CTRI, qui alerte sur les contours d’une élection jouée d’avance. «Ce que nous observons à travers les actes du Comité de transition pour la restauration des institutions c’est une improvisation totale, des contradictions flagrantes... Si cette trajectoire n’est pas rapidement corrigée, elle conduira à une crise post-électorale», a prévenu Ali Akbar Onanga Y’Obegue, cadre du parti démocratique gabonais, l’ex-parti au pouvoir.
Les prétendants ont jusqu’au 8 mars pour soumettre leur dossier de candidature, incluant un test linguistique en idiome vernaculaire, un examen médical et une déclaration patrimoniale exhaustive. Cette échéance précipitée amenuise les chances de l’opposition qui peine véritablement à s’organiser et milite pour un report du scrutin