Le texte, parrainé par les États-Unis et activement soutenu par la France, a été adopté par 11 voix pour, aucune contre et trois abstentions (Russie, Chine, Pakistan). L’Algérie, principal soutien du Front Polisario, a refusé de participer au vote. Cette résolution consacre la marocanité du Sahara, couronnant des années d’efforts déployés par le Roi Mohammed VI.
Cette réussite est l’aboutissement d’une stratégie africaine ambitieuse et patiente, impulsée par le Souverain chérifien. Depuis son accession au trône, Mohammed VI a fait de la réintégration du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale une priorité absolue. Le retour réussi au sein de l’Union africaine en 2017, après plus de trois décennies d’absence, a marqué un tournant décisif.
Par des visites d’État répétées, la signature de centaines d’accords de coopération économique et le développement de partenariats gagnant-gagnant, le Maroc a su reconquérir les cœurs et les esprits en Afrique. Cette «diplomatie du concret», centrée sur le développement humain et les infrastructures, a permis de déplacer le débat sur le Sahara du seul champ idéologique vers celui des intérêts partagés et de la stabilité régionale.
À Libreville, capitale gabonaise, la décision de l’ONU a été accueillie avec enthousiasme, reflétant l’ancrage profond du Maroc dans le paysage économique et politique local.
Pour Youcef Fed, opérateur économique marocain installé au carrefour Léon Mba depuis 1989, c’est la fin d’un long chapitre d’incertitude: «Le peuple a repris ses terres... Le Sahara est indiscutablement marocain. Le trouble et la confusion dans la région étaient juste entretenus par l’Algérie à cause de ses velléités expansionnistes. Maintenant, les Algériens sortent de combat mains vides. Fin du débat !»
Cette analyse est partagée par le journaliste et historien gabonais Louis Philippe Mbadinga, qui qualifie la résolution d’«historique». «Le Conseil de sécurité a mis un terme à un conflit qui n’avait que trop duré. Cette décision met en lumière la victoire diplomatique du Maroc et de son Roi. Au niveau africain, on ne peut que se réjouir», affirme-t-il, voyant dans cet épisode la preuve de l’efficacité du leadership royal.
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L’analyste politique Arnaud Lilian Bilie souligne, quant à lui, la constance et la retenue de la démarche marocaine. «Le temps, l’énergie et la diplomatie déployés par le Maroc ont permis de renverser la situation ces deux dernières années. Le Royaume peut être fier d’avoir été patient. Il a fait preuve de beaucoup de retenue en favorisant la voie du dialogue et de la paix, et ceci dans un contexte de tumulte internationale.»
En élevant le plan d’autonomie marocain au rang de référence centrale, la résolution consacre le succès d’une diplomatie royale tenace, qui a su s’appuyer sur un réseau d’alliances solides, particulièrement en Afrique, pour faire valoir sa vision d’une solution politique et réaliste.
