Plusieurs pays du golfe de Guinée - le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire - ont déjà subi des attaques dans des régions frontalières qu’ils ont attribuées aux jihadistes, tandis que le Ghana a renforcé sa présence militaire le long de sa frontière nord.
Les 105 véhicules blindés livrés samedi au Ghana seront complétés par des équipements de surveillance aérienne et des systèmes de guerre électronique, a précisé le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell à l’issue d’un entretien avec le président ghanéen Nana Akufo-Addo à Accra.
«La propagation de l’insécurité du Sahel aux pays du golfe de Guinée n’est plus une crainte. C’est, malheureusement, une réalité. Une réalité à laquelle nos partenaires ne peuvent - et ne devraient pas - faire face tout seuls», a déclaré M. Borrell.
Le soutien de l’UE, a-t-il ajouté, va également cibler la création d’emplois, notamment dans le nord du pays où des tensions ethniques et un taux de chômage élevé ont été identifiés comme un terreau favorable au recrutement de jeunes par les groupes jihadistes.
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L’UE a précisé que l’appui au Ghana faisait partie d’une enveloppe de 616 millions d’euros destinée à renforcer la défense et la sécurité de ces quatre pays côtiers du golfe de Guinée.
Si le Ghana n’a pas à ce jour recensé d’attaque jihadiste sur son territoire, l’armée béninoise a fait état d’une vingtaine d’incursions en provenance du Burkina Faso depuis 2021. Au Togo voisin, environ 100 civils et 40 militaires ont été tués depuis les premières attaques jihadistes dans le nord du pays fin 2021.
Plus tôt cette année, le gouvernement ghanéen a déployé 1.000 soldats et policiers supplémentaires dans la région septentrionale de Bawku, frontalière du Burkina Faso.
Selon l’ONG Acled qui répertorie les victimes de conflits dans le monde, les attaques jihadistes ont tué plus de 17.000 personnes depuis 2015 au Burkina Faso, et plus de 6.000 personnes rien que depuis début 2023.