Grande fête zouloue: le roi adoubé par le président sud-africain

Misuzulu Zulu, roi des Zoulous.

Misuzulu Zulu, roi des Zoulous.

Le 29/10/2022 à 09h59

Une immense foule zouloue - femmes en tenues colorées et chapeaux évasés, hommes en guerriers torses nus et peaux de bêtes - s’est rassemblée samedi dans un stade de Durban pour fêter la reconnaissance par le président sud-africain du roi des Zoulous.

Le président Cyril Ramaphosa doit remettre dans l’après-midi, dans la liesse, le certificat de reconnaissance officielle du nouveau roi de la monarchie traditionnelle la plus riche et la plus influente du pays.

Le «couronnement», c’est le terme utilisé largement dans le pays, le premier depuis plus d’un demi-siècle, intervient à l’issue d’une année d’âpres querelles de succession au sein de la famille royale.

Toutes les télévisions sud-africaines diffusaient en direct les arrivées de voitures officielles et les danses des guerriers «amaButho» pieds nus, munis de lances et de boucliers, qui miment la guerre.

Misuzulu Zulu, 48 ans, a succédé sur le trône à son père Goodwill Zwelithini, décédé en mars 2021 après un très long règne sous l’apartheid puis la transition vers une démocratie multiraciale. Le décès de cette figure respectée, couronnée en 1968 à l’âge de vingt ans, avait secoué le pays.

Le nouveau roi MisuZulu («celui qui renforce le peuple zoulou»), reconnu rapidement par le président Ramaphosa, est né de la favorite et troisième femme du défunt roi, qualifiée de «grande reine». La première épouse a contesté la succession devant les tribunaux, qui l’ont déboutée.

Le titre de roi ne confère pas de pouvoir exécutif mais le monarque exerce une grande influence morale sur plus de 11 millions de Zoulous, qui représentent près d’un cinquième de la population sud-africaine, toujours partants pour célébrer leur culture.

Dans la jeune démocratie aux onze langues officielles, les souverains et chefs traditionnels sont reconnus par la Constitution.

Parmi les milliers rassemblés dans le stade Moses Mabhida de 85.000 places à Durban, troisième ville du pays sur l’océan Indien, figurait Mswati III, le monarque absolu de l’Eswatini voisin, qui est l’oncle du nouveau roi zoulou.

La renommée du peuple zoulou, qui résonne au-delà des frontières africaines, repose originellement sur les exploits de Chaka, impitoyable guerrier et créateur d’une armée qui, des générations plus tard à la fin du XIXe siècle, remportera une bataille sanglante contre l’Empire britannique.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/10/2022 à 09h59