Sur la question du bilan du Cnrd après deux années de gestion des affaires publiques, les désaccords semblent nombreux et profonds entre pros et anti-junte.
De manière globale, à propos de la conduite de la transition, Ousmane Dady Camara, membre national du suivi de la transition dira qu’: «en deux ans de transition, la Guinée a fait des progrès. C’est vrai qu’il reste des points à améliorer, mais dans l’ensemble ça va plutôt bien. Nous avons vu le dialogue inter-guinéen se tenir avec différentes parties. Nous avons vu la corruption combattue».
Cet avis est loin d’être partagé par les acteurs politiques de l’opposition. Fodé Baldé, responsable de la communication de l’Union des Forces Républicaines (UFR), pense que ce bilan est complètement négatif. «L’objectif d’une transition, c’est le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Et cela se matérialise par des élections. A ce stade, force est de constater que rien n’a été fait pour réussir cette étape».
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Au cœur des préoccupations, il y a surtout le manque de visibilité dans la conduite générale de la transition. La concertation périodique entre le Cnrd, le gouvernement et les acteurs sociopolitiques ayant pris part au dialogue inclusif inter-guinéen a accouché d’une souris, fait remarquer Fodé Balde. «Il n’y a pas de dialogue avec les acteurs politiques. C’est nous qui avons demandé le dialogue. Et nous l’avons fait conformément à l’article 75 de la charte qui stipule que la durée de la transition sera définie d’un commun accord entre les forces vives et le Cnrd. Mais nous avons été surpris de constater que les forces vives ont été mises à l’écart alors que les élections sont faites pour les partis politiques. On nous a proposé un simulacre de dialogue», regrette le responsable communication de l’UFR, un des principaux partis d’opposition en Guinée.
A propos des poursuites engagées par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), Ousmane Dady Camara dira que «pour ceux qui sont en prison, nous espérons qu’il y aura une justice équitable dans notre pays. Il est important qu’il n’y ait pas d’ingérence politique dans les affaires de justice». Sur le même sujet, Fodé Balde dira que «par rapport à la Crief, nous somme pour qu’on moralise la gestion de la chose publique. Mais, dans la démarche de cette Crief, on s’est rendu compte que c’est devenu la chasse aux sorcières».