La grève doit durer jusqu’au 31 juillet à 23H59, le jour où le tribunal jugeant douze anciens responsables militaires et gouvernementaux, au procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée, doit rendre dans la matinée son jugement, à Conakry.
«L’audience se tiendra le 31 juillet sur le procès des évènements du 28 septembre», a déclaré mercredi à l’AFP le procureur du tribunal, Algassimou Diallo, sans préciser si la grève empêchera la lecture du jugement, mise en délibéré le 26 juin.
Les accusés, dont l’ex-dictateur Moussa Dadis Camara, répondent d’assassinats, actes de torture, viols, enlèvements et séquestrations, incendies et pillages commis en masse le 28 septembre 2009 et les jours suivants.
Le procureur avait requis fin mai la réclusion criminelle à perpétuité contre lui et six autres accusés, ainsi que la requalification des faits en crimes contre l’humanité.
Au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.
Les avocats entendent «protester contre les arrestations arbitraires et autres kidnappings suivis de détentions au secret de citoyens guinéens», a déclaré mardi à la presse leur porte-parole, Gabriel Kamano.
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Deux responsables d’un mouvement citoyen réclamant le retour des civils au pouvoir, Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, ont été arrêtés le 9 juillet.
Ces arrestations sont les dernières en date d’une longue série depuis que le colonel Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir par la force en septembre 2021.
Les autorités répriment toute voix tentant de mobiliser pour un retour des civils au pouvoir. Elles ont prononcé en 2022 la dissolution du FNDC, collectif de la société civile, après avoir interdit toute manifestation.
Les grands partis sont réduits à l’inaction. Nombre de dirigeants de l’opposition ont été arrêtés, mis en cause devant les juges ou poussés à l’exil.
L’ancien chef d’état-major de l’armée et ex-numéro deux de la junte, le général Sadiba Koulibaly, est mort en détention en juin dans des circonstances mystérieuses après avoir été condamné à cinq ans de prison ferme pour désertion et détention illégale d’armes.
Les autorités ont retiré le 22 mai leur agrément à quatre radios et deux télévisions.