Amira Bouraoui, qui faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire et risque de devoir purger une peine de deux ans de prison en Algérie, est arrivée en Tunisie vendredi.
«Elle a été interpellée alors qu’elle cherchait à embarquer avec son passeport français sur un vol pour la France», a indiqué à l’AFP son avocat Hashem Badra.
Cette médecin de formation de 46 ans a été placée en détention provisoire jusqu’à sa comparution devant une juge lundi, qui a décidé sa remise en liberté, en ajournant son dossier au 23 février, a précisé Me Badra.
Selon l’avocat, malgré sa remise en liberté, elle a été ensuite emmenée à un poste de la police des frontières et «va être expulsée vers Alger» à 19H00 (18H00 GMT), lundi. Il a dit l’avoir vue «dans une cage en verre, elle pleure», a-t-il dit.
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Contacté par l’AFP, le ministère tunisien de l’Intérieur n’était pas en mesure de confirmer ni d’infirmer ces informations.
Selon une responsable du bureau de l’ONG Human Rights Watch à Tunis qui a été saisi de l’affaire, «il ne faut en aucun cas la renvoyer vers un pays où elle a été emprisonnée et fait l’objet d’une série de poursuites pour son militantisme pacifique et ses opinions».
Le site du média algérien Radio M où elle animait depuis septembre une émission politique, a également fait état de l’arrestation de Mme Bouraoui par la police des frontières en Tunisie, et de son «extradition» prévue lundi soir vers l’Algérie.
«Connue depuis son engagement dans le mouvement +Barakat+ en 2014 qui a mené une campagne contre le quatrième mandat du président défunt, Abdelaziz Bouteflika, a tenté plusieurs fois de quitter le territoire national ces derniers mois pour rendre visite à son fils établi en France, mais en vain», selon le site.
Amira Bouraoui avait été emprisonnée courant 2020 pour plusieurs chefs d’inculpation. Elle a été libérée le 2 juillet 2020.
Elle est sous le coup d’une condamnation à deux ans de prison ferme pour «offense» à l’islam pour des propos tenus sur sa page Facebook.