La numéro 2 de la diplomatie israélienne au Soudan du Sud

Sharren Haskel, vice-ministre israélienne des Affaires étrangères.

Le 13/08/2025 à 20h05

La vice-ministre israélienne des Affaires étrangères Sharren Haskel était en visite mercredi au Soudan du Sud, a annoncé la diplomatie sud-soudanaise, alors que des informations de presse font état d’un projet de déplacement de Gazaouis dans cet État africain pauvre et instable.

Mardi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé qu’il «autoriserait» les habitants de la bande de Gaza, dévastée par une guerre meurtrière depuis octobre 2023 entre l’armée israélienne et le groupe islamiste palestinien Hamas, à émigrer à l’étranger, tout en se défendant de «les pousser dehors». «Nous parlons à plusieurs possibles pays d’accueil», a-t-il encore ajouté.

Le Soudan du Sud, qui selon des informations de presse serait l’un de ces pays, a annoncé avoir reçu mercredi la vice-ministre des Affaires étrangères israélienne, «le plus haut niveau d’engagement d’un responsable israélien au Soudan du Sud jusqu’à présent», selon un communiqué de ses services diplomatiques.

Si «l’évolution des conditions» en Israël a été mentionnée, cette «visite historique» a permis au chef de la diplomatie sud-soudanaise Semaya Kumba d’engager un «fructueux dialogue bilatéral» avec Mme Haskel, d’après ce texte, sans plus de précision.

Un précédent communiqué de la diplomatie sud-soudanaise avait précédemment «fermement réfuté» mercredi «les rapports de médias affirmant que (son) gouvernement est engagé dans des discussions avec Israël sur la relocalisation de ressortissants palestiniens de Gaza» au Soudan du Sud, les qualifiant d’affirmations «sans fondement».

L’éventuelle venue de Gazaouis au Soudan du Sud a toutefois généré une intense polémique dans ce pays, tant sur les réseaux sociaux que dans les rues de Juba, a constaté l’AFP.

«Nous ne l’acceptons pas car ce sont des criminels qu’on nous amène, et nous n’avons pas de terre pour eux», a commenté James Lomederi, un habitant de la capitale, quand un autre a affirmé accueillir les Gazaouis «à bras ouverts» afin qu’ils aident à protéger les frontières poreuses du pays.

Le Soudan du Sud, pauvre et instable, est en proie à l’insécurité et à l’instabilité depuis son indépendance en 2011.

Le pays a cette année connu des mois d’affrontements entre les forces du président Salva Kiir et celles fidèles au premier vice-président Riek Machar.

L’arrestation de ce dernier en mars a alimenté les craintes d’un retour à la guerre civile, heureusement non advenu, près de sept ans après la fin d’un conflit sanglant entre les partisans des deux hommes qui avait fait quelque 400.000 morts entre 2013 et 2018.

Début juillet, le Soudan du Sud avait accepté d’accueillir huit migrants expulsés des États-Unis - quasi tous originaires d’Asie et d’Amérique latine - sur volonté de l’administration du président américain Donald Trump, grand allié de Benjamin Netanyahu.

Par le360
Le 13/08/2025 à 20h05