Lors de cet entretien, les deux chefs d’Etat ont « évoqué les relations bilatérales et les moyens de les renforcer, y compris la visite d’Etat du président de la République, en France, qu’ils ont convenu d’organiser la deuxième moitié du mois de juin », a précisé la présidence dans un communiqué.
Cette visite était initialement attendue en mai.
L’annonce de cette nouvelle date intervient un mois après que Paris et Alger ont tourné officiellement la page de la dernière crise diplomatique entre les deux pays.
Au cours d’un entretien téléphonique le 24 mars, les deux chefs d’Etat avaient levé des « incompréhensions » liées à une brouille autour d’une militante franco-algérienne.
Malgré une interdiction de sortie du territoire en Algérie, cette militante, Amira Bouraoui, était entrée en Tunisie le 3 février, avant d’être interpellée au moment où elle tentait d’embarquer en direction de Paris.
Elle avait finalement pu partir en avion vers la France le 6 février malgré une tentative des autorités tunisiennes de l’expulser vers l’Algérie.
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Alger avait jugé que son départ pour la France constituait une « exfiltration illégale » effectuée avec l’aide de membres du personnel diplomatique et sécuritaire français et avait rappelé son ambassadeur à Paris pour consultation.
Après un grave coup de froid à l’automne 2021, la France et l’Algérie avaient scellé un réchauffement à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron à Alger en août dernier, avant cette nouvelle brouille, un énième rebondissement dans des relations très agitées.
La question de la mémoire de la colonisation de l’Algérie par la France au 19e siècle et de la guerre d’Algérie (1954-1962) constitue un des grands points sensibles de la relation entre Paris et Alger, au coeur de plusieurs disputes ces dernières années.
Les deux pays multiplient aujourd’hui les efforts pour reconstruire une relation plus apaisée.
La commission d’historiens français et algériens créée pour travailler sur la colonisation française et la guerre en Algérie a tenu une première réunion, le 19 avril.
La création de cette instance indépendante de dix membres avait été annoncée en août dernier à Alger par les deux chefs d’Etat. Il s’agit de « travailler sur l’histoire de l’Algérie contemporaine, pour mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées », avait précisé l’Elysée dans un communiqué.