«Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain», a dit M. Faye dans cet entretien au palais présidentiel.
Soixante-quatre ans après l’indépendance, «les autorités françaises doivent envisager d’avoir un partenariat dépouillé de cette présence militaire-là, mais qui soit un partenariat riche, un partenariat fécond, un partenariat privilégié et global comme nous l’avons avec beaucoup d’autres pays».
Le président entré en fonctions en avril après avoir été élu sur la promesse du souverainisme et de la fin de la dépendance vis-à-vis de l’étranger a assuré qu’il ne s’agissait pas d’un acte de «rupture».
«Présence militaire ou absence militaire ne doit pas être égal à rupture», a-t-il dit.
Il a invoqué l’existence de relations entre le Sénégal et des pays comme la Chine, la Turquie, les Etats-Unis ou l’Arabie saoudite. «Tous ces pays-là n’ont pas de base militaire au Sénégal», a-t-il dit.
«Aujourd’hui, la Chine est notre premier partenaire commercial par le volume des investissements et des échanges. Est-ce que la Chine a une présence militaire au Sénégal? Non. Est-ce que pour autant, on parle de rupture? Non», a-t-il dit.
M. Faye a évoqué une mise à jour prochaine de la doctrine de la coopération militaire.
Cette actualisation «impose évidemment qu’il n’y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal, mais elle impose aussi d’autres évolutions dans la coopération militaire avec ces différents pays qui entendent encore la maintenir (la coopération) avec le Sénégal», a-t-il dit.