«Maintenant nous avons un modèle qui fonctionne. Il s’agit d’une activité humanitaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) est chargé d’acheminer les engrais des ports vers les pays qui en ont besoin», a déclaré la responsable de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan, lors d’un point de presse à Genève.
Dans le cadre de la mise en oeuvre des deux accords signés le 22 juillet à Istanbul pour garantir l’accès sans entrave à la nourriture et aux engrais en provenance d’Ukraine et de Russie, le PAM a annoncé il y a quelques jours qu’il allait faciliter le don de 260.000 tonnes d’engrais par la société russe d’engrais Uralchem-Uralkali aux pays les plus nécessiteux en Afrique, avec pour première destination le Malawi.
«Il y a environ 300.000 tonnes d’engrais dans les ports européens», a souligné Mme Grynspan.
La première cargaison de 20.000 tonnes d’engrais doit quitter les Pays-Bas le 21 novembre pour se rendre au Malawi, en passant par le Mozambique. «Le navire est en train d’être chargé», a précisé Mme Grynspan.
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Ce chargement est «très important car le Malawi est l’un des pays qui est dans le rouge en ce qui concerne les engrais», a-t-elle ajouté. «Et donc nous avons très envie que le chargement arrive au Malawi le plus rapidement possible avant la fin de la saison des semailles».
Ce sera ensuite le tour de l’Afrique de l’Ouest.
«Après le Malawi, grâce au don d’Uralchem-Uralkali, de l’intervention du PAM et avec l’aide de la Banque mondiale et de la France, nous espérons que la prochaine destination des engrais sera l’Afrique de l’Ouest, qui a été très touchée par la crise des engrais» qui sont devenus trop chers, a annoncé Mme Grynspan, sans donner de précision sur les dates et les pays concernés.
Les produits agricoles et les engrais ne tombent pas sous le coup des sanctions à l’égard de la Russie, mais en raison des risques liés au conflit encourus en Mer Noire, les armateurs ne voulaient plus engager leur bateaux faute de trouver à les assurer.
Après d’intenses discussions, Russie et ONU ont établi un cadre en matière notamment d’assurance et de transactions financières qui soit compatible avec les trois systèmes de sanctions en vigueur, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne.