Le chef de l’Etat sénégalais a critiqué les insuffisances d’organisations comme le Conseil de sécurité de l’ONU ou le G20 en énumérant les sombres réalités auxquelles est confrontée l’Afrique: propagation jihadiste, conséquences des crises climatique et sanitaire et de la guerre en Ukraine, recrudescence des coups d’Etat.
«Force est de constater que tableau n’est pas reluisant» sur le continent, a-t-il reconnu à l’ouverture de cette conférence réunissant pendant deux jours au sud de Dakar des dirigeants et des experts internationaux autour de la paix et la sécurité en Afrique.
L’édition 2022 du forum a pour thème «l’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes: défis de stabilité et de souveraineté».
Lire aussi : Critiqué sur l'Ukraine, le président sud-africain juge le Conseil de sécurité "dépassé"
«Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine, c’est une menace globale», a-t-il déclaré en présence notamment de ses homologues angolais et cap-verdien, invités de cette édition mettant à l’honneur la lusophonie.
«L’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme en Afrique porte en elle la défaillance du système multilatéral», a-t-il dit.
«Pour inspirer confiance et adhésion, le multilatéralisme doit servir les intérêts de tous», sous peine de «perdre la légitimité et l’autorité attachées à son autorité», a-t-il prévenu.
«Face au terrorisme, les opérations classiques de paix des Nations unies ont montré leurs limites», a-t-il estimé.
Lire aussi : Conseil de sécurité de l'ONU: Sall et Ramaphosa dénoncent une représentation "injuste" de l'Afrique
«Nous devons changer la doctrine des opérations de maintien de la paix qu’il convient de mettre à jour en intégrant pleinement la lutte contre le terrorisme, y compris en Afrique», a-t-il ajouté.
Il a assuré qu’il ne s’agissait pas d’éluder «les manquements dont les solutions relèvent de notre responsabilité».
Il a cité les «changements inconstitutionnels de gouvernement», référence à une succession de coups d’Etats et de faits accomplis qui ont secoué le continent.
«Ces pratiques ne sont pas acceptables. Elles ne peuvent servir de remède à nos maux. Au contraire, elles les aggravent et nous retardent sur le chemin du développement», a-t-il dit.