Largement critiquée à l’international, la loi vise à criminaliser les relations homosexuelles ainsi que les défenseurs des droits de la communauté LGBT+.
Alors qu’il ne manque que sa signature pour que la loi entre en vigueur, Nana Akufo-Addo, qui achèvera son second mandat à la fin de l’année et dont la succession donnera lieu à une course électorale serrée, semble jouer la montre en affirmant attendre le jugement de la Cour suprême qui doit se prononcer sur la constitutionnalité de la loi.
Dans ce qui semble être une mesure de rétorsion, le président du parlement a bloqué mercredi l’approbation de la vingtaine de ministres nommés mi-février dans le cadre d’un remaniement ministériel.
Le chef de la majorité, Alexander Afenyo Markin, a critiqué la position du président du parlement, alléguant dans un communiqué jeudi qu’elle visait à «saboter le gouvernement» et qu’«il est clair que l’économie en souffrira».
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Le projet de loi, s’il est adopté, prévoit une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans pour toute personne s’identifiant comme LGBT+ et cinq ans pour la promotion et le parrainage de leurs activités.
Il a reçu le soutien de la majorité des députés et d’influents dirigeants chrétiens et musulmans.
Les partenaires internationaux du Ghana ont toutefois mis en garde contre les conséquences désastreuses de la signature du projet de loi par M. Akufo-Addo.
Le ministre des Finances a évoqué dans une note interne consultée par des médias le risque d’une perte potentielle de financement de la Banque mondiale s’élevant à 3,8 milliards de dollars au cours des cinq à six prochaines années.
Le Ghana, grand exportateur d’or et de cacao, bénéficie actuellement d’un programme d’aide du Fonds monétaire international (FMI) d’un montant de 3 milliards de dollars, après avoir connu sa pire récession économique en 2022, qui s’est traduite par une inflation record de 50%.