Cette région frontalière riche en ressources naturelles est le théâtre de conflits armés depuis trois décennies. Les violences se sont intensifiées depuis janvier avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.
Les deux pays avaient conclu un accord de paix fin juin à Washington, et les autorités congolaises et le M23 avaient signé en juillet à Doha une déclaration de principe en faveur d’un «cessez-le-feu permanent».
Mais ces deux initiatives n’ont pas permis de faire taire les armes. L’armée congolaise et le M23 s’accusent ainsi mutuellement de violer le cessez-le-feu.
«Ce qui retarde (la signature par les deux présidents, NDLR), je vous l’assure, n’a rien à voir avec le Rwanda», a affirmé Paul Kagame lors d’une longue conférence de presse.
Le jour suivant la signature de l’accord de paix en juin par les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais, la RDC a ainsi «fixé des conditions différentes de ce qui avait été (...) convenu à Washington», a assuré le président rwandais, un phénomène récurrent selon lui. «C’est donc cela qui retarde les choses.»
Lire aussi : Crise en RDC: réunion à Doha, le M23 à l’offensive dans l’est
La signature à Washington par Paul Kagame et son homologue congolais Felix Tshisekedi pourrait intervenir début décembre, peut-être le 4, même si rien n’est confirmé à ce stade, a indiqué à l’AFP la présidence congolaise.
«Je ne suis pas sûr que nous allons nous rencontrer à Washington» début décembre, a de son côté estimé Paul Kagame. «Nous devons attendre et continuer d’espérer», a-t-il poursuivi.
Début novembre, les deux pays, reconnaissant le manque de progrès, s’étaient «engagés à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre l’accord de paix de Washington», selon un communiqué conjoint publié par le département d’Etat américain.
Les parties avaient notamment promis de «s’abstenir de toute action ou rhétorique hostile». Quelques jours plus tôt, président Tshisekedi avait dénoncé les «intentions belliqueuses et hégémoniques» de Kigali sur son territoire.
Mi-novembre, Kinshasa et le M23 ont signé au Qatar une feuille de route préalable à un accord de paix dans l’est de la RDC.
