Le vote, ouvert dans la matinée, s’est déroulé alors que le pays traverse sa plus grave crise économique depuis des décennies, marquée notamment par une inflation galopante et qui devrait dominer les débats de la campagne électorale l’an prochain.
Grand favori de la primaire, Mahamudu Bawumia, vice-président du pays depuis 2017 et ancien vice-gouverneur de la Banque centrale, a remporté les suffrages des délégués du Nouveau Parti patriotique (NPP), qui devaient choisir entre quatre aspirants candidats, selon les résultats publiés samedi soir par la Commission électorale.
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Il affrontera en décembre 2024 l’opposant John Dramani Mahama, 64 ans, ancien président de 2012 à 2017 et choisi en mai pour porter à nouveau les couleurs de son parti, le Congrès national démocratique (NDC).
«Je représente la meilleure chance du NPP pour gagner l’élection de 2024″, avait assuré Mahumudu Bawumia lors d’un point presse jeudi. «Je m’engage à préserver l’unité du parti et à rassembler tout le monde », avait assuré le candidat qui se considère «plus populaire auprès du peuple que des élites».
Son principal adversaire lors de la primaire, l’actuel député de la circonscription d’Assin Central, Kennedy Agyapong, mettait lui aussi cet argument en avant. Son porte-parole, William Kusi, avait affirmé jeudi à l’AFP être «confiant en la victoire de samedi», affirmant avoir «le peuple avec nous».
Pour Kwame Asah-Asante, enseignant en science politique à l’Université du Ghana, la bataille était serrée et se jouait «entre Bawumia et Agyapong».
L’ex-ministre de l’Agriculture Owusu Afriyie Akoto et l’ancien député Francis Addai-Nimoh étaient aussi sur les rangs.
- Crise économique -
Kwasi Amakye-Boateng, professeur à la Kwame Nkrumah University of Science and Technology, indiquait à l’AFP avant le résultat du vote que si M. Bawumia était désigné candidat pour représenter le parti en 2024, «il devra rendre des comptes sur l’état de l’économie du pays et cela ne sera pas facile».
Grand producteur de cacao et d’or, le Ghana possède également des réserves de gaz et de pétrole, mais la charge de sa dette a explosé, comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, sous l’impact notamment de la pandémie de Covid-19 et du conflit ukrainien.
Début octobre, des centaines de membres de l’opposition avaient manifesté dans les rues de la capitale pour protester contre la crise économique, l’inflation, qui atteint 40% sur un an, et la gestion du gouvernement.
Le président Nana Akufo-Addo, élu en 2017 sous les couleurs du NPP et dont les deux mandats successifs autorisés par la Constitution touchent à leur fin, a été contraint de se tourner l’année dernière vers le FMI, afin de repousser le spectre d’un défaut de paiement évoqué par certains économistes. Il a ainsi passé un accord avec l’institution financière sur 3 milliards de dollars.
Depuis l’entrée du pays dans le multipartisme en 1992, les alternances politiques se sont faites pacifiquement au Ghana