Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, est actuellement au Caire en dépit des tensions suscitées par un vaste projet fluvial sur le Nil.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et M. Ahmed «ont discuté des moyens de régler la crise au Soudan», a déclaré le porte-parole de la présidence égyptienne mercredi soir, avant une réunion plus large rassemblant les pays voisins du Soudan.
Depuis le 15 avril, le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, un proche allié de l’Egypte, est en guerre contre son ex-numéro deux, le général Mohamed Hamdan Daglo, qui dirige les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Le conflit a fait près de 3.000 morts et trois millions de déplacés et réfugiés.
La présidence égyptienne a indiqué que des représentants des pays voisins du Soudan participeraient à la réunion du Caire, sans préciser qui devrait se joindre à MM. Sissi et Abiy.
Lire aussi : Soudan: les conséquences régionales de la guerre des généraux
Le sommet vise à «mettre fin à l’effusion de sang du peuple soudanais» et aux «répercussions négatives sur les pays voisins», selon Le Caire.
Mercredi, MM. Sissi et Abiy ont également discuté du renforcement des relations bilatérales et du barrage de la Grande Renaissance éthiopienne, selon le porte-parole de la présidence.
Les deux pays sont depuis longtemps en désaccord concernant le méga-barrage éthiopien, que Le Caire considère comme une menace existentielle.
La réunion de jeudi intervient après une série d’efforts diplomatiques infructueux, marqués par la violation systématique des multiples cessez-le-feu conclus sous l’égide des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite.
Lire aussi : Au Soudan en guerre, les fonctionnaires sans salaire en lutte pour leur survie
Lundi, des pourparlers de paix ont eu lieu à Addis Abeba sur proposition des pays d’Afrique de l’Est. A l’issue des négociations, l’Igad, bloc régional de l’Afrique de l’Est, a appelé les belligérants à parapher un «cessez-le-feu inconditionnel».
L’armée soudanaise a néanmoins boycotté ces pourparlers, réduisant un peu plus les espoirs de mettre fin à la guerre. Et pour cause, le «Quartet» de l’Igad composé du Kenya, de Djibouti, de l’Ethiopie et du Soudan du Sud est présidé par le chef de l’Etat kényan William Ruto, dont le gouvernement soudanais dénonce la «partialité».