Le Sénat a été créé au Cameroun par la loi n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 juin 1972. Il a été mis en place effectivement en 2013 avec l’organisation des toutes premières élections le 14 avril. Marcel Niat Njifenji, militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), est actuellement Président du Sénat en attendant les prochaines élections qui s’annoncent pour le 12 mars prochain.
Bien avant ces dates et en dehors de ceux qui ont fait de longues études dans les domaines civile et politique, les Camerounais ignoraient tout du fonctionnellement d’un Parlement à deux Chambres.
Une fois le Sénat mis en place, la majorité des citoyens s’attendaient à un véritable changement dans la manière avec laquelle les lois sont votées et le contrôle de l’action gouvernementale effectué. Plus encore, les camerounais avaient beaucoup d’attentes quant à l’accélération du processus de décentralisation entamé depuis 1996. Pour le Camerounais lambda, rien n’a réellement évolué.
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«Je ne comprends pas quelle était la nécessité de mettre en place cette Chambre du Parlement, puisqu’elle ne nous sert à rien. Au contraire, elle est venue alourdir les dépenses de l’Etat. Là-bas, tout le monde a un véhicule aux frais de l’Etat, les frais du carburant sans compter les gros salaires», déclare un citoyen visiblement remonté contre cette situation.
Plus loin, une dame ajoute que l’Assemblée nationale seule suffisait pour un pays comme le Cameroun où tous les textes sont bien rédigés mais que les autorités peinent à faire respecter. Pour elle, il est impératif que le pays revienne à l’ancienne époque.
Le sujet alimente des débats à la veille des prochaines élections sénatoriales. Et dans cette logique, il serait judicieux d’accorder un peu plus de places aux jeunes pour impulser une véritable dynamique au sein de cette Chambre.
Le Sénat représente les collectivités territoriales décentralisées notamment les communes et les régions. Son rôle est d’adopter les lois, d’apporter des amendements ou de rejeter des textes soumis à son examen.
La réforme constitutionnelle du 14 avril 2008 a octroyé à titre intérimaire au président du Sénat, les pouvoirs du Président de la République en cas de vacance du pouvoir pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif du chef de l’Etat constaté par le Conseil Constitutionnel.